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« Réinstaurer la confiance » et « relancer l’économie », les grands défis du Gouvernement

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C’est un peu l’heure de vérité pour la nouvelle équipe gouvernementale qui vient de présenter son plan d’action à la Chambre basse du Parlement pour débat et adoption. Et les deux plus grands défis de cette équipe – légèrement nombreuse du reste : 39 membres dont 7 ministres délégués et 4 secrétaires d’État – sont, sans doute, une relance économique dans les meilleurs délais et l’instauration d’une confiance depuis longtemps perdue.

Durant son discours prononcé, le 11février 2020,  devant les parlementaires, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, s’est clairement adressé au mouvement citoyen qui bouclera très bientôt une année. «  Le plan d’action a été élaboré dans la perspective de répondre aux besoins et les aspirations légitimes que le peuple algérien a exprimées dans tous les domaines », dira-t-il, tout en insistant sur « une rupture définitive » avec toutes sortes de pratiques malsaines dans la gestion politique, sociale et économique du pays.

Le Premier ministre qui n’a pas manqué d’encenser le Hirak, a, en outre, formulé des critiques le moins que l’on puisse dire acerbes quant à la gestion des équipes d’avant la sienne. « Notre pays, dira-t-il, a connu une gestion catastrophique et des pratiques despotiques qui ont mené à la dilapidation des richesses et à une destruction méthodique des institutions et de l’économie nationale ». Ce « constat », que personne n’est en mesure de contredire, est, on ne peut plus clair, un signal envoyé aux Algériens, en général, et aux adeptes de « la révolution continue », en particulier, les rassurant de la bonne volonté du nouveau Gouvernement de rattraper les erreurs commises par les prédécesseurs et d’œuvrer pour un nouveau départ basé sur la confiance entre administrateurs et administrés.Un peu plus loin, Djerad sera plus explicite encore: «  Le renforcement de la confiance entre le peuple et ses gouvernants se fera à travers l’instauration d’une vraie démocratie dont les fondements seront l’alternance au pouvoir, le respect des libertés individuelles et collectives, la justice sociale et un État de droit ».

C’est difficile, but we can…

C’est loin d’être une mince affaire quand on connaît le degré de la détérioration des liens entre les uns et les autres. Et le Premier ministre en est tellement convaincu qu’il a consacré une bonne partie de son discours à la question. L’autre volet qui accentue la difficulté est, sans doute, la situation économique peu reluisante du pays. L’orateur en a d’ailleurs brossé un tableau des plus noirs : « La situation du pays, a-t-il rappelé, demeure fragile, car elle relève des fluctuations du marché pétrolier. Les prix des hydrocarbures continuent de régresser, ce qui a amplifié le déficit budgétaire de l’État. Le déficit de la balance commerciale était à la fin 2019 de l’ordre de 10 milliards de dollars. Les réserves de change ont régressé durant la même année de 17 milliards de dollars. La dette publique interne a avoisiné les 45% du produit intérieur brut en 2019 après avoir été de l’ordre de 26% en 2017. À cela s’ajoute l’impact financier résultant des décisions et des engagements pris en 2019 estimé à 1.000 milliards de dinars. »

Mais ce n’est pas, pour autant, qu’il y a lieu de baisser les bras. « On ne peut céder au désespoir », dira Djerad. Et d’ajouter : « tout comme nos aînés ont réalisé ce que beaucoup croyaient impossible, je ne doute pas que la génération d’aujourd’hui soit capable de sortir l’Algérie de sa léthargie et de la remettre sur les rails de la modernité et du développement ».

Un « new deal »

Le Premier ministre a, en des termes clairs, promis une société où les inégalités entre Algériens n’auront pas droit de cité.  C’est, semble-t-il, la première visée de Djerad qui, avant de s’étaler sur le plan d’action à proprement parler, a promis de lutter contre « les influences négatives de forces extraconstitutionnelles sur la décision politique et économique du pays ».

De fil en aiguille, il abattra ses cartes dont on connaît déjà les couleurs puisqu’elles ne sont qu’une autre formulation des promesses électorales, affinées jour après jour, du Président de la République. Il (le Premier ministre) parlera tout simplement d’un « New Deal » que concrétisera le trio « développement humain/transition énergétique/économie de savoir et numérisation ». Il s’étalera longuement sur les mécanismes politiques, économiques, fiscaux… que son équipe compte mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs visant à garantir « des conditions d’une vie décente à tous les citoyens, sans exclusion aucune ». « Ce n’est nullement une faveur de la part de l’État, mais l’une de ses missions initiales », déclare le Premier ministre. Plutôt logique, on ?

H. F.

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