La Fondation de l’Islam de France : ses réalisations et ses défis

La Fondation de l’Islam de France : ses réalisations et ses défis

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Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’Islam de France (FIF), a donné une conférence de presse le 10 février dernier pour présenter le rapport d’activités 2017-2020 et les actions que lui et son équipe mènent pour contrer le discours de l’islamisme radical.

C’est en direct des locaux de la Fondation de l’Islam de France (FIF) que l’équipe a été présentée et que Ghaleb Bencheikh a donné une visio-conférence de presse le 10 février 2021, un évènement trois fois reporté à cause des conditions sanitaires dues à la Covid-19. 

Avant de répondre aux questions des journalistes, Ghaleb Bencheikh a présenté le premier rapport d’activités de la FIF (2017-2020), en exposant le travail accompli sur les plans de la formation et de la culture notamment dans ses domaines de prédilection :  la formation profane des cadres religieux musulmans, le soutien à la recherche universitaire en islamologie, l’éducation populaire et la vulgarisation du discours à travers la création d’un campus numérique dénommé « Lumières d’Islam» et de d’une Université populaire itinérante. 

Pour commencer, Ghaleb Bencheikh a rappelé que la FIF est une fondation reconnue d’utilité publique, laïque, dont l’objet n’est pas religieux mais profane et sa vocation est de développer des projets culturels, éducatifs et sociaux.

La visio-conférence a tout d’abord porté sur le volet éducatif et le programme de soutien aux études et à la recherche islamologiques. En  effet la FIF finance des thèses de doctorat et des master en islamologie (islamologie savante),en partenariat avec l’IESR (Institut européen des sciences et des religions) et avec des laboratoires du CNRS  (Centre national de la recherche scientifique). Dans ce cadre, la FIF s’est également engagée dans la formation civique, laïque, républicaine et profane des acteurs religieux musulmans (prédicateurs, psalmodieurs, aumôniers, imams).

S’inscrivant dans une actualité tourmentée autours de la question liée à l’Islam en France et en Europe et afin d’apaiser les débats et de mieux expliquer le fait religieux islamique et de le diffuser à un public large, la FIF a mis en place le campus numérique « Lumières d’Islam ». La FIF œuvre ainsi pour que le campus numérique devienne le site francophone de référence se rapportant aux questions islamiques et à la civilisation islamique. Ce campus se veut également comme une académie vivante, avec des espaces de débats et de conférences ; à cet effet, la FIF a réalisé près de 250 vidéos, dont une centaine d’entretiens avec des islamologues et des penseurs de renoms et des vidéos à thèmes portant sur la richesse et le raffinement des arts, de la littérature et de l’architecture de la civilisation islamique. La FIF est en relation étroite avec le Ministère de l’éducation nationale afin que les supports produits deviennent des outils pédagogiques mis à disposition des enseignants et des élèves.

Afin de combattre l’obscurantisme du discours wahhabo-salafiste et l’idéologie islamiste et djihadiste, la FIF élabore le contre discours, à travers le campus « Lumières d’Islam », mais également par  la mis en place de l’Université populaire itinérante. Ainsi, l’équipe de la Fondation va à la rencontre du public dans les villes, les quartiers et les cités des grandes métropoles françaises pour échanger et débattre : elle s’engage dans la  « thérapie de et par la parole » afin de faire tomber le mur de la peur et de rétablir le dialogue pour mieux se comprendre entre musulmans et entre citoyens dans la République. Pour cause de condition sanitaire de la Covid-19, l’Université populaire s’est redéployée temporairement pour devenir l’Université populaire digitale, précise et rassure le président de la Fondation.

Ghaleb Bencheikh visio-conf presse, Paris, 10 février 2021

En parallèle à ces missions laborieuses et complexes, la Fondation a organisé des évènements culturels comme l’exposition intitulée « L’Emir Abd El-Kader : un homme, un destin, un message » et travaille sur d’autres projets comme la grande exposition « Europe, Islam, 15 siècles d’histoire », une vingtaines d’expositions régionales, la réalisation d’un opéra retraçant l’histoire de « Qaïs wa Layla », des pièces de théâtre et le projet de création d’une école de musique andalouse, « De l’Alhambra à Saint-Denis ».  

Pour conclure son allocution, Ghaleb Bencheikh émet une note d’espoir et d’espérance par un vif souhait : « Nous voudrions sensibiliser l’ensemble notre jeunesse et notamment la jeunesse musulmane à la musique, à la poésie, aux humanités, aux belles lettres et aux beaux arts. L’humanisme, c’est l’approche que nous voulons avoir! » 

Soraya DJOUADI

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