Déconfinement Oblige

Déconfinement Oblige

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Les Vacances Compromises cette Année, Mettent les Algériennes sur des Charbons Ardents. Plages, forêts et autres espaces de détente sont interdits au public, et que dire des séjours hors frontières !!!Bien sûr le déconfinement reste partiel en lieu et en heure. A vrai dire, les Algériennes attendent avec impatience, la levée de la crise pour se ruer vers les espaces qui leurs sont dédiées : salle de sport, piscine, salons de coiffure, esthétique et onglerie.

Evidement  que la Femme Algérienne a trouvé la parade, car elle a plus d’un tour dans son sac !!! Elle concocte elle-même ses soins corporels à domicile : Tatouage dentelle au Henné (en s’aidant de pochoirs), balayage des cheveux à l’eau oxygénée, épilation à la cireau sucre, Masques visage à base de fruits frais et de légumes, enveloppement corporel d’huiles végétales…

Oui la Femme Algérienne n’est pas prise de court, mais voilà !! elle aimerait surtout retrouver ses mensurations d’avant la Pandémie. De fait, elle s’est fortement arrondie et accuse quelques kilos en trop.Il y a bien les adeptes de la gym à domicile, mais elles sont si peu nombreuses. Entre boulot, popote et chérubins, elles trouvent à peine le temps de souffler et compensent, en avalant douceurs et friandises, du fait du Ramadan d’une part, puis de l’Aïd et de sa farandole d’alléchants gâteaux.Alors oui, les algériennes sont pressées que leur salle de sport rouvre ! Reste la possibilité d’aller déambuler dans les rues pour faire de l’exercice physique (évidemment de 07h00 à 13h00) en portant un masque et en respectant les gestes barrière. Effectuer son marché pour exemple dans les petites échoppes du Centre-ville, remplir son caddy à la supérette du coin, se rendre à la poste…

De petits gestes au quotidien qui revêt son importance, lorsque l’on sait que la Femme algérienne est habituellement très active. Sihem 46 ans, rêve d’un bain de vapeur au Hammam, qu’elle a déserté au lendemain de la pandémie. Elle imagine déjà faire peau neuve aidée de la keyassa. Tant il est vrai que le Hammam est ancré dans les Traditions des Maghrébines. Le Hammam est souvent jouxté à un Salon de coiffure ou d’esthétique.Pour les plus fortunées, il y a bien le Spa, proposant des formules sur mesure pour les femmes voulant prendre soin de leur petite personne. Formules à la carte ou express, elles excellent dans l’art de les sublimer. Se faire une Manucure ou une Pédicure est rentrée dans les mœurs des Algériennes, qui veulent voir leurs extrémités soignées. Fériel 26 ans, n’en peut plus de ses mimines abîmées par les tâches ménagères. Elle a déjà pris rendez-vous chez son esthéticienne pour quand le salon rouvrira. En attendant, elle applique tant bien que mal une crème émolliente et se lime les ongles. Autre tradition à laquelle ne dérogent pas les Algériennes, refaire sa couleur chez la coiffeuse ou se faire un brushing. Des produits spéciaux leur sont dédiées : coloration naturelle sans ammoniaque, lissage à la kératine ou permanente avec des soins pro. Souhila 56 ans, occupant des fonctions dans un Ministère, ne saurait se passer de son brushing chaque Samedi, chez Mimi sa coiffeuse. Elle seule, sait prendre soin de sa chevelure rebelle mais délicate, qu’elle dompte forte de son savoir-faire. Wafa, jolie brunette de 32 ans, veut refaire sa permanente. Elle nous montre dépitée, ses ondulations qui pendouillent lamentablement sur les épaules. Elle se sent prête à débourser tout son pécule pour une crinière de lionne !

En gros les Algériennes sont privées du lèche-vitre qui leur permettaient de comparer les prix et acheter au plus bas. Avant la pandémie, les marchés ne désemplissaient pas : côté fruits et légumes et puis côté bazar et fringues.Beaucoup se donnaient rendez-vous le samedi matin, pour dénicher le coupon de tissu que la couturière sublimerait en une somptueuse gandoura d’apparat.Des quartiers entiers telle à Alger : la rue de la Lyre, actuellement fermée pour cause de pandémie, pullulaient de femmes jusqu’à point d’heures. Et que dire des jeunes filles éplorées qui aurait dû se faire passer la bague au doigt depuis quelques semaines, et qui ont repoussées leur mariage du fait du confinement.Les plus optimistes parlent d’un déconfinement total en Décembre, regroupements et cérémonies reprendront, enfin nous l’espérons toutes !!! Les Algériennes sont en sursis, de leur liberté qui leur permettrait de vaquer pleinement à leurs occupations.Un déconfinement total qu’elles espèrent tant, pour reprendre une activité professionnelle normale, pour celles travaillant, et pour les autres voulant réintégrer leur train-train d’antan.Elles espèrent toutes profiter de l’été pour parfaire leur bronzage sur les plages algériennes, ou plus prosaïquement, prendre une collation en bord de mer.Et puis, les enfants n’en peuvent plus de cet enfermement. Ils ont soif de liberté et mettent à rude épreuve leur mère. Hamdullah, on est encore ensemble !!!

Karine AÏT YOUNES

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