Apiculture en Algérie: Activité passionnante !

Apiculture en Algérie: Activité passionnante !

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Le miel, ce nectar des dieux aux mille vertus, très recherché pour ses effets thérapeutiques avérés, est produit à partir d’une seule variété de fleurs (miel unifloral) ou de fleurs variées (miel « toutes fleurs »). Le miel dont la teinte varie à température ordinaire d’un ton incolore au brun sombre, nargue les consommateurs de ses prix astronomiques. 

Avec un cheptel de 1 200 000 ruches sur l’ensemble du territoire national en 2011, le secteur de l’apiculture en Algérie était en plein essor. En effet, les mesures prises par les autorités à charge ont permis de booster cette filière, puisque de plus en plus de jeunes s’y intéressent.

La Production nationale de Miel a doublé au cours des 10 dernières années (+85%) pour atteindre 74420 quintaux/an en 2020 (Département Apicole ITELV).

Le pays compte actuellement, 51539 apiculteurs déclarés et 1,6 millions de colonies apicoles, réparties à travers les régions Nord, montagnes, steppes et régions Sud.

On dénombre 13 miels produits en Algérie : Miel d’Agrumes, Eucalyptus, Romarin, Lavande, Jujubier, Euphorbe, Arbousier, Carotte sauvage, Thym, Origan, Peganum (Harmel), Caroubier, Chardon et Miel de toutes les Fleurs du printemps.

En outre, les Algériens préfère acheter du miel local, car il est souvent bio et ne contient pas de résidus d’antibiotiques ou de pesticides. De plus, il est plus riche en enzymes que le miel importé, ce qui le rend bénéfique pour la santé.

Les professionnels du secteur récoltent chaque année, le miel de « Jujubier » très réputé et auquel sont conférées de nombreuses vertus. Il reste à signaler que l’Algérien ne consomme que 176 grammes de miel par an contre 700 grammes en France et 900 grammes en Suisse.

Un réel engouement est suscité par la filière apicole à la faveur du renouveau rural et des programmes de développement agricoles. Cet intérêt réside dans le soutien accordé à cette activité, que ce soit dans le cadre de l’ANSEJ (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes) ou à travers d’autres mécanismes mis en place pour accompagner les personnes attirées par ce secteur.

Néanmoins, les difficultés rencontrées par les apiculteurs dans l’exercice de leur métier sont nombreuses. Il s’agit notamment, de l’indisponibilité des ruches, la multiplication des vols des récoltes de miel, l’utilisation de pesticides sans le respect des règles par les agriculteurs et la diminution drastique de la flore mellifère, en cause : les incendies de forêts, la reconversion des vergers et le vieillissement des arbres.

Boualem, Apiculteur dans le Massif du Djurdjura, affirme que son Rucher souffre des conditions climatiques rigoureuses, empêchant le développement de la flore mellifère.

Souad, 43 ans, Universitaire et Apicultrice passionnée déclare qu’il faut interdire les traitements phytosanitaires en pleine floraison, décimant littéralement son rucher.

Aujourd’hui, les apiculteurs ont compris que pour faire plusieurs récoltes à l’année au lieu d’une seule ou deux seulement, il faut recourir à la transhumance, une opération qui consiste à transporter les ruches dans des endroits différents, à savoir les Hauts-plateaux et même le Sahara. En effet, ces déplacements, même s’ils demandent beaucoup de temps et de moyens, surtout matériels, ne sont jamais vains, puisqu’ils permettent de récolter d’autres variétés de miel.

Karine Aït Younes

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