Entretien réalisé par Maissane Nour
« Ce qui m’intéresse le plus c’est de transmettre un sentiment, une émotion à travers la posture du personnage »
A la fois pharmacienne et sculptrice en argile, Amina Hamouténe expose sa nouvelle collection de figurines intitulée « Passion d’Argile » jusqu’à la fin février, au niveau de la galerie Dar El-Kenz à Bouchaoui à Alger. Dans cet entretien, l’artiste se dévoile, un tant soit peu, pour vous lecteurs du magazine « Salama ». Entretien avec cette dame au grand cœur et au talent avéré.
Salama : Qu’est-ce qui vous a amené à l’argile ?
Amina Hamouténe : Plus jeune, j’ai exploré plusieurs matières (des pâtes à modeler diverses, plus ou moins sophistiquées), j’ai eu la chance de découvrir le travail de l’argile alors que je vivais en Belgique, par le plus grand des hasards, en suivant un ami à un cours de poterie. J’ai tout de suite adoré le contact de la terre, son touché, sa malléabilité et je n’ai, depuis, pas changé d’idée sur le sujet.

Figurines sculptés en argile
Salama : Vous présentez des figurines humaines et animales attachantes et
parlantes à la fois. Comment expliquez-vous cette absence de traits
sur les visages de vos sujets ?
AH : Ce qui m’intéresse le plus c’est de transmettre un sentiment, une émotion à travers la posture du personnage, une tête renversée, penchée, deux personnages qui se tiennent par la main, une accolade, un dos à dos…etc

Couple-sculpture-Amina

Figures animales sculpter
Salama : La céramique, aussi, n’avoir aucun secret pour vous, où puisez-vous votre inspiration ?
AH : Ce que j’aime c’est le modelage de personnages en argile, lorsque j’utilise de l’argile conventionnelle, mes personnages sont, à l’instar des céramiques classiques cuites dans un four à 1200C.
Je puise mon inspiration de la vie de tous les jours, mes sculptures sont des scènes de vie, des personnes qui auront attiré mon attention, mon regard ou m’auront touchée émotionnellement.

figures en céramique 767×1024
Salama : Comment organisez-vous votre temps de création ? Avez-vous un atelier
ou travaillez ?
AH :Je travaille chez moi, je me suis aménagée un petit espace donnant sur mon jardin et accueillant beaucoup de lumière. Cet espace n’est pas loin de là où évoluent mes enfants, quand ils rentrent de l’école, parce que j’aime les entendre pendant que je sculpte, ça me rassure et m’apaise.
Salama : Quelles sont ou qui sont vos principales influences ?
AH : Il y’a beaucoup de sculpteurs contemporains qui m’inspirent, ils ne sont pas tous, nécessairement, très connus mais j’apprécie beaucoup leur travail et les détails qu’ils apportent à leurs créations (Pères, Didier Laurent…etc.).Botero avec ses personnages aux formes rondes et voluptueuses m’inspire beaucoup, j’aime sa représentation de la féminité.

Sculpture en argile de différentes figures
Salama :Il y a longtemps que vous n’aviez pas montré votre travail à
Alger. Pourquoi ce retour aujourd’hui, sur la scène artistique
algérienne et quels sont tes projets futurs ?
AH: Mes expositions se décident au gré des rencontres et aussi si je suis dans une période de création ou pas, vous avez dû remarquer dans ma biographie que j’ai, malheureusement, eu de longues périodes ou ma création artistique était quasiment inexistante à cause de ma carrière professionnelle très prenante dans le domaine pharmaceutique. Mon avant dernière exposition ne date pas tant que cela, elle a été organisée en décembre 2019 à la galerie « Ifru » à Alger centre
J’espère continuer à faire connaître mon travail en Algérie et pourquoi pas à l’étranger.
MN