L’enclos de la nuit.

L’enclos de la nuit.

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Par Nabil Khalfaoui

 

Dans ce décor improbable où les mots se juxtaposent et prennent une dimension irréaliste, nous voilà pris au piège de la tourmente. Des signaux émanent d’un temps révolu, un temps où les hommes se confondaient avec les bêtes, un temps où les métaphores de l’esprit nous suggéraient que le reflet dans l’eau n’était rien d’autre qu’une ineptie, voire une illusion. Et pourtant, une hydre a pris naissance dans ce conflit perpétuel de l’esprit, nous laissant entendre que la beauté pouvait advenir. Ainsi, l’ONU, dans sa facette la plus noble, se voyait entourée de cinq parrains qui allaient la guider dans les corridors obscurs de la compréhension humaine. Celle qui se voulait vierge se trouva confinée dans un espace rétréci, soumise aux tourments et aux déchirures de l’âme, laissant transparaître, par intermittence, une lumière, un faisceau. Mais ce dernier, loin d’être bienfaisant, procurait une brûlure intense, si tant est que l’on osait y croire.Le cœur pourfendu, l’esprit ravagé par l’indifférence, voilà que Gaza, à l’insu de son plein gré, deviendrait le phare de l’Orient, avec les finances américaines et la déportation acceptée des Palestiniens, qui, au passage, n’en savent rien. Sont-ils invités à la fête ? Va-t-on leur offrir des villas majestueuses, des écoles, des mairies, des commissariats, des cimetières en compensation des crimes qui ont été perpétrés et validés, je le rappelle, par la CPI ? Une autre entité intermittente du spectacle. Comment, après les déportations, la mort, les souffrances, les déceptions et l’inhumanité que des peuples ont vécues dans l’histoire, peut-on, dans un monde tel que le nôtre, reproduire de telles immondices sans qu’il n’y ait de répercussions ? »On ne bâtit pas la paix sur des ruines », disait Martin Luther King, et pourtant, dans cette vacuité incertaine que nous nous procurons dans ce monde en effervescence où l’individualisme se fait divin, l’homme, à travers les interférences radio et métaphysique, a créé un monde où il est un dieu intronisé, consommant, tel le caïd, croyant que tout n’est que consommation. Dans cet esprit tourmenté par les vicissitudes et la froideur du cœur, comment réhabiliter l’homme et lui offrir une résurgence afin qu’il puisse s’accompagner en virtuose dans une symphonie qui ouvrirait, comme un code de déverrouillage, son cœur ? Car comme l’a dit Albert Einstein : « La paix ne peut être obtenue par la violence, elle ne peut être atteinte que par la compréhension. »Que restera-t-il de nous si demain cette ineptie et cette déchéance humaine prenaient forme ? Ce serait la fin, car nous serions tous susceptibles d’être déportés dans la froideur et la mort d’un cœur qui ne demandait qu’à vivre. Dans un monde où, comme l’affirmait Kofi Annan, « La paix n’est pas simplement l’absence de guerre, c’est la présence de conditions justes », que pouvons-nous espérer si l’humanité persiste dans l’ignorance de ses propres douleurs ?

N. K

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