Hommage: Une Icône disparu

Hommage: Une Icône disparu

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Déclaration de Jack Lang

« Le rideau est tombé sur un siècle de vie, de jeu et de théâtre d’un comédien hors norme. Virtuose des planches, monstre sacré de la scène à l’incarnation envoûtante, Michel Bouquet savait sublimer les textes avec un talent rare. Il a joué les plus grands, avec les plus grands, pour les plus grands. Comme peu d’autres, il a brillé d’une lumière astrale sur le théâtre français. Jean Anouilh, Jean Vilar, André Gide ont écrit les actes qui l’ont porté de triomphe en triomphe dans les salles obscures illuminées par ses personnages. Clochard perdu de Beckett, empereur fou de Camus, roi agonisant d’Ionesco, il savait faire résonner les mots et donner toute sa force à la magie des plumes. Au cinéma, il a insufflé une évanescente énergie à la Nouvelle Vague. Dirigé par François Truffaut, Claude Chabrol et tant d’autres, il fut Deux hommes dans la ville, Renoir et l’implacable Javert des Misérables, donnant la réplique à Alain Delon, Gérard Philippe ou Lino Ventura. Sans oublier, bien sûr, sa parfaite et fine interprétation de François Mitterrand dans le Promeneur du Champ de Mars.

Sans la moindre fausse note, sa précision et sa justesse donnaient corps avec une force rare à des rôles d’une précieuse profondeur. Son génial engagement, son rare dévouement et sa vive intelligence du verbe étaient sans faille ; son amour pour la scène et le public, réciproque. Des millions d’entre nous ont vibré, pleuré, aimé grâce à lui, à travers lui. Icône du théâtre et du cinéma français, honoré par la critique, adoubé par ses pairs, auréolé par trois Molière et deux César, c’est un mythe légendaire qui s’en est allé. »

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