LES IMPOSTEURS

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Par Nabil Khalfaoui

Ils se parent des habits de journalistes, d’écrivains, d’acteurs ou de politiques. Mais en vérité, ils ne sont que des pantins, des jouets égarés dans une farce tragique. Ils avancent tels des spectres somnambules, comme dans Hamlet, errant dans les corridors d’une lucarne médiatique qui leur offre l’illusion de la lumière. Ce théâtre n’est qu’un décor de carton, et eux, les traîtres, se vautrent dans la soumission, reniant leur propre essence pour réciter non pas la langue de leur peuple, mais celle de leurs maîtres. Vous croyez tenir un rôle glorieux, mais vous n’êtes que les figurants d’une tragédie écrite par d’autres. Tous ont pourtant été nourris à la même source : les bancs de l’université algérienne, le don de la Nation, l’espérance d’un avenir utile. Mais au lieu de bâtir, ils se sont laissés dévorer par l’argent, le sexe et le pouvoir. Leurs rêves de grandeur les poussent aujourd’hui à convoiter le Panthéon de l’Histoire, là où ils imaginent qu’un jour on inscrira : “Ci-gît l’homme sage et courageux.” Mais la vérité est plus cruelle : leur destin funeste les conduira à une agonie morale, et leur tombe portera une autre épitaphe. Traîtres ! Vous avez bu au sein de la Nation, appris dans ses universités, grandi sous l’ombre sacrée du million et demi de chouhada. Et que faites-vous de cet héritage ? Vous l’avez vendu pour de l’argent sale, pour la lubricité, pour les miettes d’un pouvoir qui vous méprise. Vous rêvez d’entrer dans l’Histoire, mais vos noms n’y figureront jamais, si ce n’est gravés sur une pierre froide : « Ci-gît l’enfant de la trahison. »Car loin de leurs terres, loin de leur peuple, il ne restera d’eux qu’une odeur pestilentielle de honte et de rejet. Que croyaient-ils donc ? Que le Makhzen, les sionistes ou l’extrême droite allaient les hisser en étendard, donner leur nom à des boulevards, à des écoles ? Non. Rien, pas même une pensée. À leurs yeux, vous n’êtes que du bétail achetable, des pions interchangeables. Et si vous êtes capables de trahir votre pays, celui forgé dans le sang d’un million et demi de chouhada, comprenez qu’aux yeux de vos maîtres vous n’êtes même pas dignes d’une confiance. Vous êtes des phénomènes de foire dont on se moque en coulisses.  Vous êtes des bouffons qui mendient quelques secondes d’antenne pour satisfaire les ennemis de l’Algérie. Vous êtes leurs chiens de garde, aboyant sur commande, convaincus d’exister.Regardez-vous : intermittents du spectacle, mirages sans images, risée d’un monde qui vous tolère pour mieux vous utiliser. Vous, les Daoud, qui vendez votre âme pour un prix littéraire que l’Histoire oubliera. Vous, Abdou Semmar, mendiant sur les réseaux, bouffon sans tête au service de ceux qui rient de vous. Vous, Sifaoui, qui vous êtes vautré dans la déchéance en volant même vos propres maîtres, mais qu’on brandit encore comme pseudo-augure de sagesse. Pantin vous étiez, pantin vous resterez. Et jamais, non jamais, aucun de vous n’a osé élever la voix contre le génocide sioniste en Palestine, ni exprimer la moindre empathie pour un peuple martyr. Là se révèle la vérité : vous êtes muets face à vos maîtres, mais bavards pour salir votre pays. Que pouvions nous attendre de renégats ? Et quand viendra l’heure – car elle viendra – votre trépas ne sera pas celui des héros, mais celui des traîtres. Une mort sale, oubliée, loin de votre terre, sans drapeau, sans prière, sans mémoire. Vous serez rejetés comme des loques, des serpillères. Et sur vos tombes anonymes flottera l’odeur de la honte .L’Algérie, elle, se dresse, soudée et fière. Elle n’a que faire de vos attaques. Car vos coups de poignard ne touchent que vous-mêmes. Dans votre quête désespérée d’existence et de reconnaissance, vous n’avez trouvé qu’un asile : la schizophrénie de l’exilé dévoyé. Votre sort est déjà écrit : vous finirez consumés par vos propres trahisons. Nous, peuple d’Algérie, nous continuerons. Nous sommes la fidélité, la résistance, le courage. Vous êtes la trahison, la lâcheté, l’oubli.
Et face à votre chute, et face à votre agonie, nous n’aurons qu’un seul geste : un sourire.

N. K

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