L’année 2025 s’ouvre sur un monde profondément instable, traversé par des crises multiples et des conflits qui s’enveniment. Depuis le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza a déjà fait plus de 50 000 morts et 115 000 blessés, dans un territoire où vivent 2,1 millions de personnes. La situation humanitaire y est dramatique : plus de 423 000 Palestiniens ont été déplacés sans refuge, et les opérations humanitaires sont entravées par les restrictions israéliennes et les risques encourus par les travailleurs humanitaires, comme l’a dénoncé l’ONU.Le monde arabo-musulman est en pleine effervescence. Du Maghreb au Moyen-Orient, en passant par l’Afrique et l’Asie, des États s’enfoncent dans des conflits dominés par le terrorisme et les rivalités confessionnelles. Sunnites et chiites s’opposent sur de nombreux fronts : au Liban, en Syrie, en Irak, et désormais au Yémen. Ce dernier est devenu le théâtre d’une guerre par procuration entre les Houthis, soutenus par l’Iran contre les sionistes, au cœur de la mer Rouge.Pendant que les divisions internes affaiblissent le monde arabe, les puissances extérieures, États-Unis en tête, poursuivent leur stratégie d’influence. Washington, principal soutien militaire d’Israël, intervient activement au Proche-Orient tout en négligeant d’autres foyers de crise comme le Sahel ou le Soudan, plongé dans une guerre civile depuis avril 2023. L’ascension des Houthis et le spectre d’un « croissant chiite » (Liban, Syrie, Irak, Yémen) inquiètent Riyad. Les tensions sont renforcées par les négociations sur le nucléaire iranien, perçues par les Saoudiens comme une menace stratégique. Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ajoute de l’incertitude à une scène mondiale déjà volatile. Soutenu par des leaders autoritaires comme Viktor Orbán ou GiorgiaMeloni, Trump multiplie les provocations, évoquant même l’annexion du canal de Panama ou du Groenland. Il s’en prend à l’Union européenne, qualifiée de « mini-Chine », et entretient une proximité inquiétante avec Vladimir Poutine, tout en menant des négociations parallèles sur l’Ukraine, sans résultat tangible.Les droits de l’homme semblent relégués au second plan. Le peuple sahraoui, en lutte depuis plus de 45 ans, reste ignoré. Au Cachemire, les tensions entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires, s’aggravent dangereusement.Sur le plan maghrébin, les relations entre la France et l’Algérie restent tendues, alimentées par des polémiques politiciennes. Le Maroc, par le biais du « Makhzen », joue un jeu trouble en exploitant ces tensions, avec le soutien d’acteurs extérieurs comme les Émirats arabes unis. Un jeu d’influence qui vise à repositionner certaines puissances dans la région du Sahel.Face à ces enjeux majeurs, la communauté internationale semble désorientée. Le Premier ministre israélien, indifférent aux critiques mondiales, poursuit une politique agressive avec le soutien tacite de Trump. Gaza est à l’agonie, et Trump, dans une provocation cynique, suggère d’en faire une « Côte d’Azur israélienne », balayant la souffrance de tout un peuple.Ce qui choque davantage encore, c’est le silence des grandes puissances arabes. Hormis la Tunisie et l’Algérie, peu de voix s’élèvent en soutien aux Palestiniens. L’indifférence des pays riches de la région, comme les Émirats, l’Arabie saoudite ou le Qatar, est un véritable camouflet pour la cause palestinienne.Soixante-dix ans après le début du conflit israélo-palestinien, le sang continue de couler. Les hôpitaux de Gaza, débordés, manquent de tout. Cette tragédie est une violation claire des accords d’Oslo, et un échec collectif. Il est temps que les peuples et les dirigeants prennent conscience de l’urgence d’agir. Non pas par intérêt, mais par humanité. Car un monde qui ferme les yeux sur Gaza, sur le Sahel, sur le Cachemire ou sur le Sahara occidental est un monde qui prépare ses propres ruines.
H.H.S