L’ALDEC, une approche novatrice pour la coopération régionale dans l’Océan Indien (Partie...

L’ALDEC, une approche novatrice pour la coopération régionale dans l’Océan Indien (Partie 2)

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(Partie 2)

Nous poursuivons l’analyse sur l’ALDEC.

L’ALDEC, une approche novatrice pour la coopération régionale dans l’Océan Indien  

Vers l’upgrade des missions diplomatiques de l’Algérie

Dans le cadre de la nouvelle stratégie de coopération internationale, la représentation de l’ALDEC à l’étranger accompagnera les projets de développement, au regard des plans d’actions sur le terrain, facilitant l’échange de connaissances dans les domaines communs de coopération.

Le bureau de coopération est chargé de formuler des initiatives de partenariat avec les acteurs locaux du développement, de réaliser des études de veille stratégique et de la prospection ainsi que toutes analyses concourant à l’efficacité de la politique en matière de coopération internationale.

L’aspiration à une refonte de la politique étrangère du pays doit se traduire par un déploiement progressif du réseau diplomatique au sein des 55 Etats membres de l’UA. La transformation du bureau de la représentation d’ALDEC en ambassade vise à maintenir l’équilibre entre la valorisation du capital humain et l’optimisation budgétaire du ministère des affaires étrangères, et constitue un outil pertinent pour étendre le réseau diplomatique.

L’ouverture de nouvelles ambassades peut se dérouler en deux étapes :

Dans une première étape, la nomination des chefs de bureau de la représentation d’ALDEC, auprès de pays où l’Algérie ne dispose pas de missions diplomatiques permanentes, permettra d’établir des relations de coopération avec les organismes similaires.

Dans la seconde étape, l’ambassade nouvellement ouverte sera dirigée par un chargé d’affaires en pied,  accrédité auprès du ministre des affaires étrangères. Le chargé d’affaires en pied peut être issu de l’ALDEC. Par cette nomination, le gouvernement place les relations à un niveau différent de celui de  l’ambassadeur*.

La mission diplomatique est dirigée par le chargé d’affaires en pied pour la période allant de quelques mois à  plusieurs années. Cette période représente un jalon de l’évaluation des efforts accomplis dans le cadre de la coopération. Le chargé d’affaires accrédité remet les lettres de cabinet au ministre des affaires étrangères .Selon la situation économique du pays et l’évaluation des relations politiques entre les Etats, le niveau de représentation diplomatique sera davantage  mis en valeur.

Quelle est la vision de l’ALDEC sur l’avenir de la coopération internationale ?

Dans le sillage de la nouvelle politique étrangère, l’impulsion est créée pour élargir les perspectives de la coopération Sud-Sud (CSS). La vision de l’ALDEC est triple : contribuer à l’adhésion de l’Algérie aux organisations régionales africaines, promouvoir la diversification et le développement de l’économie algérienne, et tirer profit du dividende démographique. L’élaboration de cette vision représente la base de l’engagement de l’ALDEC, pour les quatre prochaines années, en adoptant trois axes principaux :

S’intégrer d’une manière plus assurée dans l’architecture panafricaine de développement. Promouvoir l’économie bleue porteuse de croissance durable et étudier les opportunités d’investissement. Incorporer de manière novatrice les ODD et l’Agenda 2063 aux activités de l’ALDEC, afin de souligner les opportunités qui existent pour initier une coopération plus diversifiée et plus approfondie.

L’articulation entre les indicateurs humanitaires et les indicateurs du développement durable constitue le principal défi à relever pour l’ALDEC. ‘’La création de synergies entre le financement humanitaire et le financement du développement peut accroître l’efficacité des investissements réalisés dans les efforts de relève dans les états fragiles et touchés par les conflits. ‘‘ souligne  l’UNESCO.

Dans ce paysage de la coopération de plus en plus concurrentiel, les projets de coopération peuvent générer une valeur ajoutée si les missions communes de l’ALDEC et des organismes africains similaires sont réparties et organisées, sur le calendrier des travaux  du Conseil Economique et Social des Nations Unies  (ECOSOC) *.

Il est utile de souligner que le premier rapport sur la coopération Sud-Sud en Afrique élaboré par le PNUD en Octobre 2019, note que ‘’ l’Afrique, bien que traditionnellement et principalement engagée dans la coopération Nord-Sud, tire de plus en plus parti de la CSS (de façon bilatérale et avec divers partenaires) et de la coopération triangulaire, à mesure que les pays africains deviennent non plus des bénéficiaires mais bien des contributeurs .La collaboration de l’Afrique avec les économies émergentes demande une approche inclusive et durable du développement, spécialement eu égard à la réalisation des agendas de développement mondiaux et continentaux.’’

Ceci amène le gouvernement à s’intéresser au rôle croissant de la Commission de l’Océan Indien(COI) dans le développement de la région du Sud-Ouest de l’Océan Indien.

Lire la suite : l’ALDEC, une approche novatrice pour la coopération régionale dans l’Océan Indien (Fin)

Benteboula Mohamed-Salah. Géographe

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