L’Iran, sentinelle d’un monde multipolaire
Par Nabil Khalfaoui
Un cessez-le-feu a suspendu les hostilités entre l’Iran et Israël après douze jours d’échanges tendus. Officiellement, la pression internationale, les appels à la désescalade et les impératifs humanitaires ont dicté cette trêve. Mais en réalité, derrière cette pause diplomatique se cache une stratégie bien plus complexe, un théâtre d’ombres où chaque acteur avance ses pions avec une précision redoutable.
L’occultation du drame palestinien
Pendant que les médias braquaient leurs projecteurs sur l’escalade Iran-Israël, un autre conflit s’effaçait de l’actualité : celui du peuple palestinien. Pendant douze jours, leur tragédie quotidienne a été mise sous silence, éclipsée par un affrontement entre deux puissances régionales. L’attention mondiale, fascinée par ce face-à-face à haute intensité, a détourné le regard d’une crise humanitaire plus profonde, plus durable, et toujours sans solution.
Une guerre « contrôlée » ? Ou une opportunité géopolitique ?
Cette confrontation, présentée comme maîtrisée, a été interrompue par un cessez-le-feu imposé à Téhéran. Car la balance des forces n’était pas à l’avantage de l’entité sioniste : sans trêve, le risque d’un effondrement stratégique devenait tangible. Mais à qui profite cette suspension des combats ? La réponse s’impose : aux États-Unis. En pleine séquence de tension régionale, Washington a vu dans ce conflit une opportunité de relancer ses ventes d’armes. Pris de panique face à un Iran plus affirmé, les pays du Golfe ont massivement investi dans l’armement américain. Une ruée vers les arsenaux qui n’a qu’un vainqueur : l’industrie militaire des États-Unis, moteur discret mais efficace de la diplomatie de puissance.
Les BRICS, l’autre front
En silence, mais avec efficacité, l’axe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud et désormais l’Iran) se renforce. Il ne s’agit pas d’une alliance folklorique, mais d’un réseau de solidarité stratégique, qui fournit à l’Iran des moyens technologiques, militaires et diplomatiques à la hauteur des défis. C’est là que réside l’espoir. Dans cette convergence des nations libres, conscientes que si l’Iran tombe, le monde basculera définitivement sous la botte américaine.
Car il ne faut pas s’y tromper : l’entité sioniste n’est qu’une base militaire américaine déguisée en État. Et le complexe militaro-industriel des États-Unis, pilier économique du pays, a besoin de guerres pour survivre. C’est une machine vorace, incapable de fonctionner sans ennemis, sans cibles, sans chaos.
Le Maroc, révélateur d’un rapport de forces
Symbole de cette dynamique Iranienne : le retrait du système antimissile israélien Barak MX, initialement destiné au Maroc. Présenté comme une acquisition stratégique, le système s’est avéré être une simple mise à disposition temporaire. Ce retrait soudain expose la dépendance militaire du Maroc et révèle une réalité inconfortable : il n’est pas un acteur autonome mais un exécutant périphérique dans un jeu qui le dépasse.
Ce que l’Iran a perdu…
Derrière les apparences d’un cessez-le-feu, les objectifs réels se dessinent. D’abord, permettre à Israël de reconstituer ses capacités militaires, à l’abri des regards. Ensuite, tester les lignes rouges de l’Iran, observer ses réponses, identifier ses tactiques.Les États-Unis, en bombardant des sites « connus » mais vides, ont volontairement évité les cibles critiques. Et pourtant, l’Iran, en déplaçant ses installations nucléaires et en révélant cette information dans une euphorie manifestement populiste, a peut-être révélé trop tôt des informations capitales. Une erreur stratégique.
Une région en recomposition
La crise actuelle révèle une recomposition accélérée des alliances régionales. Les pays du Golfe, autrefois prudents face à Israël, s’engagent désormais de manière plus directe dans les accords d’Abraham, consolidant un axe anti-iranien de plus en plus structuré. L’attaque de bases américaines au Qatar par Téhéran n’a fait que renforcer cette dynamique de repli vers l’Occident et d’alignement stratégique sur Israël.Les pays du Golfe, eux, pris de panique, se sont rués dans les bras de leur suzerain américain. Ils ont acheté des armes par milliards, comme pour conjurer la peur. Mais en réalité, ils ne font qu’alimenter une machine de guerre dont la seule finalité est de faire tourner l’économie américaine, une économie qui vit de conflits, de sang et de domination. Arrêter la guerre, ce serait mettre au chômage des millions d’Américains, démanteler l’illusion de puissance, et révéler au monde la fragilité d’un empire construit sur la peur.
Une trêve temporaire, une menace persistante
Ce cessez-le-feu n’est qu’un répit. Son interruption est probable, presque attendue, sur la base d’un prétexte – vrai ou fabriqué. La prochaine phase du conflit pourrait être plus brutale, plus ciblée, et plus déstabilisante. Cette fois, c’est Téhéran qui pourrait subir de lourdes pertes, isolé dans une région de plus en plus alignée contre lui. Evidemment les peuples affirmés tels que le groupe des BRICS ne le voient pas sous le même angle, et ils pourraient peser dans la balance et de manière radicale. car ce qu’il faut comprendre dans ce dessein maléfique orchestré par l’entité sioniste et les USA, c’est l’attention particulière portée à certains états, qui se doivent d’anticiper et de détourner tous les modèles et de propagandes et de stratégies guerrière. Faute de quoi ils pourraient être la prochaine cible.
Conclusion :
Ce que le monde voit comme une accalmie est en réalité une reconfiguration des rapports de force. Les esprits tourmentés ne sont pas seulement ceux des peuples piégés dans les conflits, mais aussi ceux des nations contraintes de jouer un jeu qu’elles ne contrôlent plus. La guerre s’est peut-être interrompue. Mais la bataille, elle, ne fait que commencer.
N. K