Cette 53e manifestation du22février 2020 a marqué le premier anniversaire de ce Hirak qui interpella le monde entier pour sa Selmya (pacifisme) à chaque vendredi depuis un an. Souvenons-nous : quelques jours plus tôt, le 9 février 2019 un meeting à la Coupole du 5 juillet à Alger, rassemblant les soutiens à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle, a été un électrochoc pour les algériens. Le peuple algérien secoué par ce qu’il vient de voir et d’entendre a pris le devant spontanément puis a décidé de prendre son destin en main. Vingt quatre heure après la machine s’est mise en route, le vent s’est levé à l’est et le coup de sifflet est venu de la ville de Kharata située à équidistance de Sétif et Béjaïa. C’était de là que le déclenchement de la révolution du peuple algérien commença contre tout le système, et ensuite cette tempête s’est propagée de quelques kilomètres vers la ville de Khenchela pour protester dans un premier temps contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, puis la révolte avait traversée tout le pays jusqu’à Alger , contre son projet, également contesté par l’armée, de se maintenir au pouvoir à l’issue de son quatrième mandat dans le cadre d’une transition et de la mise en œuvre de réformes. D’une ampleur inédite depuis des décennies, ces manifestations, qui ont essentiellement eu lieu les vendredis et mardis (pour les étudiants).Les manifestants continuent cependant à se mobiliser afin d’obtenir une nouvelle république. Faire tomber le gouvernement et la grande mafia au col blanc qui ont mis le pays à genoux dans tous les domaines en volant des projets à des gens honnêtes, en trafiquant et s’en mettant pleins les poches pour eux, leur famille et leur entourage, alors que la population et surtout les jeunes vivent dans des conditions lamentables notamment à l’intérieur du pays. Grâce à ce Harak, il y a eu un tremblement dans en Algérie qui a découvert et dévoilé des choses hallucinantes et imaginables. Au début, le Harak a surpris tout le monde à tel point des suspicions ont traversés quelques esprits en se posant des questions de savoir qui mène qui ? qui déclenche qui ? quels sont le (la) meneur ou les meneurs de ce mouvement ? Nous avons vu quelques figures de militants politique, sans que personne s’imagine une seule seconde que tout ce bouleversement aurait eu lieu si rapidement, ni les spécialistes , ni les politiques , ni les médias, personne ;une telle révolte paraissait impossible!Le plus surprenant fut son pacifisme (Selmya) sans aucun heurt, ni violence, ni dégât. Des pics de participation ont cependant eurent lieu lors des fêtes nationales du 5-Juillet et du 1er-Novembre, la protestation contre le « système »se poursuivit, imperturbable. Le chef d’état-major de l’armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah, meurt quelques jours après avoir accompagné de bout en bout le peuple Algérien dans ses constations et surtout protéger le pays des dérives dangereuses qui pouvaient venir de l’extérieur ou de l’intérieur. Ce soulèvement pacifique inédit dans l’histoire du pays, avec une mobilisation massive a de nouveau réuni des foules impressionnantes dans les rues d’Alger, et de l’est à l’ouest du pays. Pour mener à bien le projet gouvernemental et travailler dans l’apaisement , pour que le peuple Algérien ne subisse pas les manipulateurs de la provocation de la division, le président de la république à mûrement réfléchi et a pris au mot le Harak qui réclamait que cette journée historique soit commémorée. Lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a annoncé avoir signé un décret consacrant le 22 février Journée nationale, sous la dénomination de « Journée nationale de fraternité et de cohésion entre le Peuple et son Armée pour la démocratie ». ».Est-ce une tactique politique ? En tout les cas le président de la république semble soutenir le Harak, et il le nome un Harak Moubarek (heureux), il estime que « c’est leur droit, et c’est là le fondement même de la démocratie, a fortiori lorsqu’il s’agit de personnes manifestant de manière organisée, sans destruction ni troubles » a t- il déclaré.Les Algériens attendaient avec émotion ce premier anniversaire qui marque le déclenchement de la révolution du peuple contre « le système ». Les Harakistes (manifestants) sont encore assoiffés et demandent, encore et plus de changement : une véritable justice, une liberté et une démocratie. Au fond, qu’est-ce qui a changé en Algérie depuis un an ? Il faut un nettoyage au karcher, de l’efficacité, un changement profond dans tous les domaines, pour que la confiance revienne dans les esprits du peuple algérien.
Hassina H.Sahraoui