Un génocide INAVOUÉ

Un génocide INAVOUÉ

2240

Hadj Sahraoui HassinaLa France, qui n’a pas encore réglé la situation des Roms, uniquement axée sur la question de leur accompagnement et de leur insertion, notamment par le travail, se trouve aujourd’hui confrontée à une problématique encore plus grave : celle des migrants. Rappelons que l’implication de la France, au nom de la démocratie et de la liberté en Libye, en Syrie et en Irak – où elle pensait être le maître pour des raisons politico-économique –, n’a pas donné les résultats escomptés. Aujourd’hui, elle se trouve devant un fait accompli qu’elle doit à tout prix résoudre si elle veut éviter d’autres catastrophes humaines et sécuritaire. Catastrophes qui se traduisent par un nombre considérable de réfugiés portés disparus suite au naufrage de leurs embarcations en Méditerranée et dont certains auraient été délibérément jetés à la mer par leurs passeurs. Selon Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, plus de 100. On compte également 340 cette année dans l’espoir de trouver refuge en Europe. 2 300 d’entre elles ont trouvé la mort. Et le bilan ne fait que s’alourdir. Quand on voit l’image bouleversante d’Aylan Kurdi, cet enfant de 3 ans échoué mort sur une plage.

Quelle honte ! Il est plus que temps que le monde réagisse… Les motifs et les effets de ces migrations – de plus en plus importantes – sont complexes et multiples. Ils ne sauraient se résumer à des mouvements de populations fuyant une vie difficile dans des pays pauvres pour rejoindre des contrées occidentales riches. Toute l’Europe est concernée par ces flux migratoires depuis la Seconde Guerre mondiale. Que ce soit pour des raisons économiques, politiques, climatiques, familiales, ethniques, religieuses, personnelles…

Souvenons-nous de l’ex-Allemagne de l’Est, de la Hongrie, de la Pologne… qui, à cette époque, regorgeaient de populations pauvres cherchant, elles aussi, à fuir. C’était un exode vers la liberté et la démocratie, un peu plus ordonné, un peu plus fastueux que le périple des migrants d’aujourd’hui. Une fuite aussi, mais moins dangereuse, même si elle n’était pas sans risque. Ce sont ces mêmes pays qui, aujourd’hui membre de l’Union européenne, ferment leurs frontières aux réfugiés et migrants. Les drames actuels soulignent que le flux croissant de migrants clandestins, fuyant la misère et les conflits armés, subissent ainsi une migration forcée. Cela interpelle la responsabilité de l’Europe et de la communauté international , en particulier les états-Unis.

Commentaires

commentaires