Par Nabil Khalfaoui
Depuis des millénaires les civilisations se sont succédées aux civilisations apportant avec elles, leur lot de caractéristiques qui les ont distinguées les unes des autres, en effet aucune d’entre elles ne se ressemble et pourtant plusieurs facteurs sociologiques les caractérisent au plus haut point.
Toutes ont assurément interagit avec les éléments suivants, la peur, la versatilité, la désinvolture, l’appât du gain, la jalousie, la grandeur, le pouvoir ont toujours marqué les siècles, accompagnés par leur courtisane que peuvent être la soif, la vengeance, les guerres les richesses, les femmes et les dieux. Dans une folie somme toutes indicible, les marqueurs de ces civilisations furent souvent étayés par des monarques ou des acteurs qui ont voulu marquer l’histoire, ces mêmes monarques qui furent à l’origine de massacre et de tueries sans nom, qui se sont accentués avec l’avènement d’armes nouvelles. C’est ainsi que pris dans cette farandole de pouvoir, les esprits s’échauffent ne laissant plus guère de doute quant à la vacuité du pouvoir et ce besoin inaliénable, que le divin résidait dans le monarque et que la parole qu’elle soit confuse ou étayée, demeurerait une vindicte divine. Rien d’étonnant quand l’empereur Caligula envoya son cheval au sénat de Rome, comme messager, quel affront à cette république qui essayait d’exister mais déjà, le pouvoir essuyait ses lames sur les robes soyeuses de ces sénateurs et hommes de la plèbe, qui s’essayait à la démocratie, avant Caligula, Xerxès tourmente la Grèce avec ses armées continentales, mais qui se souvient aujourd’hui de cette civilisation, mis à part cette épopée célèbre relayée par les conteurs qui ont donné un temps à la démocratie, cette extravagance au détour d’un combat épique, qui ravivait le courage dans les rangs des grecs, mais aussi dans les cœurs de ces hommes du futur que nous sommes, à qui, à l’écoute et au son de l’écho de ces corridors des Thermophiles ensanglantés par le sang du courage de trois cent spartiates, reprendront courage pour combattre à nouveau et ne laisser poindre aucun entaille, qui puisse ruisseler de la bête féroce, que puisse être la peur. Mais comme souvent, les Éphores du passé laissent des traces impitoyables, car à l’ignorance s’est liguée la soumission de la superstition, qui conduisit dans cet improbable aventure Alexandre le grand, dans une farandole, dans un bourbier impitoyable soumettant et massacrant des peuples pour son besoin vital d’apaiser sa soif de soumission. C’est ainsi que Leonidas emboita le pas à César, qui fit place à Attila. Auparavant, Agamemnon au prix de dix ans de guerre avec les Troyens assouvit enfin son besoin de conquête, qui laissera trace car aujourd’hui encore et pour les siècles à venir, notre talon d’Achille sera cette éprouvante vérité qui fait de nous, des hommes apitoyés cruellement sur leur sort, ayant leur besoin de vanité, et son cortège de haine alimente les cœurs. Le cheval de Troie de Xerxès était ce spartiate Éphialtès, qui fut élevé au grade d’homme, tant les spartiates ne voyait en lui que laideur et rejet, le cheval de Troie d’Alexandre le grand fut cette femme Roxane, issue de lignée barbare et lointaine et qui s’apprêtait à lui donner une lignée non royale, c’était sans compter sur la rigueur et la conservation de la civilisation Macédonienne et rien même la conquête de l’empire Perse, n’aurait pu entraver le prolongement de l’histoire. Il eut alors dans un frénétique sursaut l’avènement du mal, qui regroupa tous les Ephores, sorciers, mages et voyant des quatre coins de l’Europe, pour s’entendre sur un scénario orchestré par une myriades d’acteurs, qui prirent pour roi un bouffon à leur solde, à la solde du mal. Après la défaite de l’Allemagne en 1918, Hitler tel était le nom de cet imposteur, hérite d’un royaume fragile et d’une armée moribonde. Reprenant le projet de recréer cette nation affublée de la race aryenne, il réunit les allemands et les Italiens dans une coalition afin d’envahir l’Europe pour établir un royaume ancestral. En 1939, il démarre une campagne nauséabonde de 5 ans. Il remporte une première victoire contre la Pologne et encouragé par une scission politique en Europe, Hitler entame le franchissement du Rhin jusqu’à son épilogue finale qui se terminera dans les travées d’un bunker à Berlin, loin de la foule et des ostentations, il meurt accompagné par des funambules comme lui, laissant derrière pour la postérité les marqueurs de l’horreur et cinquante millions de victimes et autres millions de sans-abri.
Les civilisations, ont le voit se font et se défont au gré du temps et de l’histoire, aucune n’a su dompter le temps qui demeure un juge solide, redoutable et si parfois les conteurs tels que Callisthène, nous enjoignent à la croyance de vérités sacrées, il n’en demeure pas moins que sous les faux drapeaux et encensement, règne cette fragilité qui accompagne les hommes et qui nous renvoi toujours vers ce désir absolu de laisser sur un pan de l’histoire, comme un mémorial de l’orateur, leur nom avec comme épitaphe « ci gît le roi fou ». Car il fallait être fou pour penser conquérir le monde et les terres, tous ceux et celles qui s’y essaieront auront à redouter la fronde de la liberté. Nous le voyons, la posture intransigeante de ces rois ne les a pas empêchés de quitter la vie, pour aller fertiliser les chrysanthèmes, au pire à l’image de Ramsès, qui trône pour le souvenir dans un musée. Qu’en est-il de notre monde, celui qui s’appelle XXIème siècle, avons-nouspanser les blessures du passé ou pensons-nous être plus intelligents, bien au contraire notre civilisation actuelle est en mode extinction, et tous les calculateurs et autres savants le prédisent. Oh, seraient-ils à leur tour des visionnaires, portant des atours soyeux à l’instar de ces ignobles personnages qui ont conduits Leonidas à la mort, ou serait-ce un tentacule Shakespearien qui ferait montre de spectres pour nous effrayer. Nous voilà donc en cette première partie de XXIème siècle argumentant sur les facéties et autres épisodiques acteurs néocoloniaux qui arguent avec vergogne leur atours moribonds, témoignage d’un passé qu’ils revendiquent et qu’ils aimeraient, sous peine de nostalgie relayer au présent, » Les héros meurent mais ils vivent en nous » c’est ainsi que l’Algérie ce pays millénaire doit faire face à l’oubli des cœurs de ces anciens tortionnaires, incapable de se lamenter et exprimer le moindre remord, voici qu’à leur tour ces revanchards, non content d’avoir été défait au prix de millions de poètes, de rêveurs, de martyrs, voilà donc qu’à leur tour ils attisent leur cheval de Troie, certes moderne mais affublé des mêmes orri pots, qui portent en eux l’odeur de la défaite et si un poète réussi à scander l’amertume, en nous emportant dans les chimères altruistes pourfendus par la traîtrise, ils n’en demeure pas moins comme aurait pu dire Hamlet » certes chimères et oraisons funèbres s’entrelacent dans vos paroles mais spectres vous ne pourrez que demeurer ». Nous avons accompli en un siècle au fond ce que les Romains ont accompli en un millénaire de domination, notre propre chute. Les siècles des lumières diront-ils, mais de lumière il ne fut point, tant l’éclat des ténèbres et le fracas des bombes illuminait le désespoir.Serions-nous aussi antagoniste qu’Antigone à vouloir défendre le défunt pour risquer de mourir à notre tour et entraîner avec nous cette cohorte d’âmes, notre civilisation a choisi de mourir pour vivre, c’est en soi un antagonisme exacerbé et assumé. » Pour triompher le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien » Edmund Burke
N. K