Un Amir à la cour du Roi…

Un Amir à la cour du Roi…

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France / Algérie

Par Nabil Khelfaoui

Au cœur d’une actualité brûlante, un curieux duo alimente les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie : Bruno Retailleau, homme politique français aux ambitions affirmées, et Amir Boukhors, alias Amir DZ, opposant algérien controversé. Sous couvert de justice et de lutte contre les dérives du pouvoir, c’est en réalité un scénario de manipulation à grande échelle qui semble se dessiner, avec des implications graves pour la souveraineté algérienne.

Autoproclamé justicier numérique, Amir Boukhors s’est fait connaître en dénonçant la corruption supposée des élites algériennes. Mais derrière le masque, se cache une réalité plus trouble. Délinquant notoire, plusieurs fois inquiété par la justice, menteur et voleur selon des sources judiciaires et médiatiques, ayant à son actif plusieurs mandats d’arrêts internationaux, Boukhors apparaît aujourd’hui davantage comme un agent d’influence que comme un activiste.

Son activisme agressif, ultra-médiatisé depuis la France, alimente la propagande. On ne peut que s’interroger : à qui profite cette agitation ? À quelques mois d’échéances électorales cruciales en France, l’instrumentalisation d’un « opposant algérien » semble offrir aux milieux politiques français un levier sur l’Algérie, à la fois pour détourner l’opinion et affirmer une position d’autorité internationale.Retailleau, pilier de la droite républicaine française, a pris fait et cause pour Amir Boukhors, dénonçant avec véhémence l’implication supposée d’Alger dans une affaire d’enlèvement sur le sol français. Pourtant, loin d’un simple élan humanitaire, c’est une opération de communication politique qu’il orchestre, un coup parfaitement aligné avec un agenda électoral et une volonté manifeste de replacer la France dans une posture de donneuse de leçons.Mais dans cette affaire, le droit international est ouvertement bafoué. L’arrestation et la mise en examen d’un agent consulaire algérien, couvert par l’immunité diplomatique, constitue une infraction flagrante aux conventions de Vienne. L’acte, sans précédent dans les relations franco-algériennes récentes, traduit un mépris inquiétant pour les règles du jeu diplomatique.À y regarder de plus près, la stratégie est limpide : semer le doute dans l’opinion publique internationale, amplifier la crise de confiance vis-à-vis des institutions nationales, et présenter l’Algérie comme un État voyou en Occident.

Bruno Retailleau Ministre de l’intérieur Français

En parallèle, créer un climat de tension pour permettre à certains acteurs politiques français de se positionner comme des défenseurs des droits humains, alors même qu’ils foulent aux pieds les principes du droit international. Ce duo Retailleau-Boukhors s’appuie sur une narrative bien huilée, reprise par certains médias occidentaux, qui transforme un homme aux casseroles judiciaires en héros tragique, et une procédure d’État en infraction imaginaire. Tout cela au service d’une même cause : la manipulation.Ce qui demeure insondable, presque absurde dans sa logique, c’est cette question lancinante : comment ces enfants de notre chère Algérie, pétris dans le moule des universités nationales, ont-ils pu se muer en courtisans serviles, reniant leurs valeurs les plus profondes pour des mirages creux ? Comment ont-ils pu céder à la tentation de la posture soumise, alors que l’histoire — cette sentinelle incorruptible — veille, note, et jamais ne trahit la vérité?Possèdent-ils encore cette clarté d’esprit qui leur permettrait de discerner que ce ministre ne s’en prend pas simplement à des individus, mais qu’il frappe l’Algérie à travers ses propres fils ? Était-ce donc leur destinée que de devenir de simples silhouettes fugaces, des intermittents d’un théâtre politique dérisoire ? Des vecteurs anonymes d’une propagande stérile, moribonde, dont le seul écho est le vide ?Ont-ils, à ce point, abdiqué toute conscience, toute verticalité, pour se vautrer dans les limbes de l’échec et de l’effacement ?Car pions vous êtes, et pions vous demeurerez — tant que vous refuserez d’être autre chose que l’ombre de vous-mêmes.

Quelles sont les réponses possibles :

Riposte juridique et diplomatique :

L’Algérie doit porter cette affaire devant les instances internationales, notamment la Cour internationale de Justice, pour dénoncer la violation flagrante de l’immunité diplomatique. Un dossier bien monté pourrait entraîner une condamnation politique de la France.

Mobilisation médiatique algérienne et diasporique :

Il est impératif de réinvestir les plateformes de communication, en démontant point par point le récit mensonger relayé en Europe. Une stratégie médiatique moderne, multilingue, appuyée par des figures crédibles, doit contrer la propagande de Boukhors.

Identification et neutralisation des relais d’influence :

Les institutions algériennes doivent renforcer leur surveillance des réseaux de manipulation politique à l’étranger, notamment ceux qui utilisent les figures de l’opposition pour alimenter un agenda géopolitique étranger.

Solidarité diplomatique Sud-Sud :

En s’alliant avec d’autres pays confrontés à des pressions similaires, notamment dans le cadre de l’Union africaine ou des BRICS+, l’Algérie peut former un front commun contre l’ingérence occidentale.

La France de Retailleau, en s’alliant tacitement avec un individu comme Amir Boukhors, joue avec le feu. Cette stratégie d’influence, bâtie sur la manipulation, l’humiliation diplomatique et la fabrication de crises, porte atteinte à une Algérie souveraine et digne.Mais l’Algérie, si elle agit avec fermeté, intelligence et stratégie, peut retourner cette manœuvre contre ses initiateurs, et faire de cette épreuve un tremplin pour renforcer son unité nationale et sa vision.

N. K

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