Un cauchemar nommé Covid…

Un cauchemar nommé Covid…

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Covid-19
Covid-19

Vivre un cauchemar les yeux ouverts, du matin jusqu’au soir. Et le jour d’après. Le vivre sans savoir quand il va s’arrêter (…).N’est-ce pas là le principe de la pandémie ? Frapper partout et tout le monde sans exception. Sans distinction de race, de couleur, d’ethnie, d’âge, de sexe ou de religion ?!

Vivre un cauchemar. Vivre un cauchemar les yeux ouverts. Vivre un cauchemar les yeux ouverts, du matin jusqu’au soir. Et le jour d’après. Le vivre sans savoir quand il va s’arrêter. S’il va s’arrêter un jour.  Disparaitre enfin. Ou est-ce nous qui allions disparaitre et pas lui. Lui c’est le coronavirus. Le covid-19. Ou plutôt LA covid-19, puisqu’il a été décidé que ce virus était « femme ». Mais pourquoi ? Mais là n’est pas le propos. Notre propos est autre. Notre mal est ailleurs. Il est partout où notre regard se pose. Il est sur tous les regards qu’on croise. Des regards tristes, angoissés, hagards. Seul ce regard est visible lorsqu’enfin, on nous permet de sortir… masqués, pour une heure de temps, avec autorisation écrite et justifiée. Marcher dans la rue est alors une délivrance. Sortir prendre l’air était un rêve enfin exaucé. Respirer hors de chez soi devient cette bouffée d’oxygène à laquelle tout le monde aspirait en silence. Mais parfois aussi en violence. Mais là n’est pas le propos. Même s’il faudra en parler.

Mais revenons à notre propos. A cette vision apocalyptique. A cet arrêt sur image. La même image figée partout dans le monde. Ce monde qui s’est arrêté de vivre pour compter ses morts. Des morts par centaines, par milliers, par centaines de milliers. Dur quand vous vous retrouvez avec eux à compter leurs morts. Oui, dur quand vous n’êtes pas chez vous mais sur un sol étranger. Mais est-il réellement étranger ? Vous y avez aussi des parents et des amis. Vous vous inquiétez pour eux… et pour vous aussi. Mais si loin de votre petite famille. Vous vous mettez à guetter, à écouter, à surveiller, à contacter, à vous connecter… Vous voulez savoir. Vous renseigner. Vous rassurer. Ne plus vous inquiéter. Pas facile du tout… Puis, vous vous rendez compte soudain que ce monde ne vous est pas si étranger ! N’y avez-vous pas, partout, des êtres qui vous sont chers ? Des proches, des connaissances, des amis réels, virtuels… ? En Italie, en Espagne, en France, au Canada, aux Etats-Unis, en Chine, en Tunisie, en Turquie… ?

Mais n’est-ce pas là le principe de la pandémie ? Frapper partout et tout le monde sans exception. Sans distinction de race, de couleur, d’ethnie, d’âge, de sexe ou de religion ?! Camus revient alors sur les lèvres… n’a-t-il pas évoqué la peste… Il a surement donné des explications… (re)lisons-le… D’aucuns tenteront de se souvenir de ce qu’on leur avait raconté sur « Âam ettifis », « Âam el choléra », « Âam eljrad »… « Âam echar » ?… et quoi d’autre encore ? C’était comment déjà ? La même panique me diriez-vous. La même appréhension. La même peur face à cette mort qui vient frapper aux portes et aux fenêtres pourtant si blindées. Et cette technologie avancée ? Ces progrès scientifiques et médicaux ? Ces inventions de l’Homme … Pourquoi n’ont-elles rien pu faire face à ce virus ravageur ? Pourquoi est-il si fort d’ailleurs ? Qu’est ce qui le rend vorace ? Qui a fait de lui cette masse microscopique indestructible ? Mais là est un autre débat. Ce n’est pas le propos. Mais il faudra en parler aussi.

Le mal est là mais nous devons continuer à vivre. Covid… fermeture des frontières… vols annulés… confinement…. masque obligatoire… gel hydro alcoolique… autorisation de circuler…. nombre de victimes croissant… pic… courbe croissante/décroissante… panique… Air Algérie…Vols de rapatriement… des milliers de gens bloqués… appels de détresse… des familles dans la rue… consulat… ambassade… cellule de crise… liste… rumeur de vol… promesse de rapatriement… espoir… désenchantement… Vint le Ramadhan… puis l’Aïd… pas de goût… sans saveur… un peu de gâteaux… beaucoup de douleur… des pertes humaines… des êtres qui vous quittent…  Le mal est là mais nous devons le prendre en patience. Apprendre à vivre avec. Vivre avec lui. Contre lui. Vivre notre vie et partager celle des autres. Cet Autre qui n’est pas moi mais qui le vit comme moi. Avec moi. Contre lui… cet ennemi.

Et là, on découvre d’autres vies que la notre. On les vit aussi. On partage et on survit. On vivra plusieurs vies. Ici. Là-bas. Ailleurs. Partout sur la terre. On est Nadya, Maria, Amandine, Sandrine. On est Said, Ahmed, Zorane, Patricio. On écoute. On s’affole. On console. On compatit. On sympathise. On dramatise. On relativise. On désespère. On garde foi. On pleure. On rit. On sourit. On prie. On espère des jours meilleurs. On pense à quelques folies. On se remémore quelques oublis. On se permet quelques écarts. On se dit que demain on part. Et ainsi va la vie….

Et quand demain arrive, on est heureux d’aller sur l’autre rive. Certes toujours à la dérive… mais… c’est chez nous et la flamme en nous s’y ravive… !

Samira Bendris-Oulebsir

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