Les Tunisiens décideront aujourd’hui du profil de leur prochain gouvernement. Le scrutin législatif choisira 217 députés parmi plus de 1500 listes et 13 000 candidats. Islamistes, modernistes et indépendants se disputent la domination de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
La Tunisie renouvelle aujourd’hui son Assemblée dans un environnement de crise socioéconomique. Les campagnes électorales des derniers jours ont montré l’existence de deux tendances parmi la population tunisienne. L’une est conservatrice. Elle est représentée, partiellement, par les islamistes d’Ennahdha. L’autre est moderniste, elle est représentée par Nidaa Tounes et ses partis dérivés, comme Qalb Tounes ou le Parti destourien libre.
Qalb Tounes et Ennahdha se disputent la 1re place des législatives, avec une longueur d’avance pour Qalb Tounes. Les islamistes d’Ennahdha sont affaiblis par la présence de l’alliance Al Qarama des conservateurs mécontents, ainsi que des sympathisants de l’Union populaire républicaine du Dr Mraihi. Ce dernier s’est avéré conservateur lors de la présidentielle et a accroché une partie du vote islamiste. Les modernistes sont, quant à eux, très divisés.
Les plus en vue, selon les sondages, sont, derrière Qalb Tounes, le Parti destourien libre d’Abir Moussi, et Tahya Tounes du chef du gouvernement, Youssef Chahed. Les deux clans ne disposent pas d’une possibilité de majorité claire à l’Assemblée.
«Les Tunisiens veulent désormais des gouvernants qui assument leurs choix et disposent de blocs parlementaires qui défendent leurs choix politiques. C’est pour cette raison qu’il y a eu cette gifle des partis au pouvoir, lors du 1er tour de la présidentielle, le 15 septembre dernier», assure l’universitaire démocrate, tête de liste d’El Afdhal, Anouar Ben Naoua. Ce dernier critique donc le pouvoir en place, pour avoir failli dans la réalisation des objectifs de la révolution.
Les élections d’aujourd’hui choisiront la majorité qui tracera les choix économiques de la Tunisie des cinq prochaines années.