Phytothérapie en Algérie: Les remèdes traditionnels ont le vent en poupe !

Phytothérapie en Algérie: Les remèdes traditionnels ont le vent en poupe !

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Hier encore décriées, les médecines dites douces tentent actuellement de plus en plus de patients : phytothérapie, ostéopathie, homéopathie, acupuncture. Les médecines dites douces ou alternatives longtemps dénigrées se sont tranquillement installées dans la vie desconcitoyens. Sans pour autant rejeter la voie classique, de plus en plus d’Algériens décident de se soigner autrement. Ainsi, l’engouement pour les plantes bat son plein avec 45% de consommateurs.

La phytothérapie est l’usage que l’on peut faire des plantes sous différentes formes : tisane, gélules ou teinture pour soigner à titre préventif et curatif. Il y a plus de 2500 ans, Hippocrate, père de la médecine, vantait déjà les propriétés curatives des herbes.

La phytothérapie un remède à tous les maux !

Les derniers scandales médiatiques sur la nocivité de certains médicaments signent le retour en force des remèdes naturels. Désirs d’authenticité et de simplicité, recherche d’équilibre et d’harmonie, autant de question de se tourner vers les plantes.C’est à la campagne que les premières observations ont été faites sur les capacités curatives de certaines plantes. Grâce à l’expérience, nos aînés sont arrivés à la conclusion évidente que les plantes, celles qu’on appelle « médicinales » peuvent calmer et même guérir certains maux. Ils se sont aperçus que le miel associé au jus de citron combat les angines, la noix atténue le mal de tête, le « siwek » supprimela mauvaise haleine et prévient l’apparition des caries. Les plantes ont même un effet euphorisant par le parfum ou essence comme la menthe ou la lavande.L’herboristerie est associée à l’école empirique et la phytothérapie à l’école scientifique, mais cette distinction tend à s’amenuiser, tradition et chimie profitant de plus en plus l’une de l’autre.

En Algérie, 45% de la population recourent à la phytothérapie pour se soigner, 77% d’entre eux s’approvisionnent chez un herboriste (Statistiques 2018).

Le Centre national du registre de commerce fait ressortir qu’en 2013, l’Algérie comptait 2700 vendeurs spécialisés dans la vente d’herbes médicinales et 688 marchands ambulants qui activent au niveau des marchés communaux, Sétif en abritait à elle seule le plus grand nombre avec 445 échoppes. Il s’agit le plus souvent d’étals à même le sol, fioles de toutes sortes et herbes au nom barbare dont certaines proviennent du Maroc, de Tunisie et même de Chine. Djamila, 56 ans, use de Valériane contre l’insomnie, qu’elle acquiert chez Ammi Mouloud, l’herboriste du quartier. Elle veut éviter toute médication et fait appel aux pouvoirs des plantes pour une totale innocuité.Brahim fieffé gourmand, calme ses crises de foie avec des décoctions d’armoise (chih). Quant Aziz, charpentier de 59 ans, applique des teintures de plantes antiseptiques, sur ses mains calleuses. Nombreuses sont les personnes qui croient aux dons miraculeux des guérisseurs.Ainsi, des « spécialistes » en phytothérapie envahissent de plus en plus les quartiers pour louer leurs services. Le charlatanisme gagne cette profession. Ces pseudos « docteurs » affirment détenir des potions magiques pour traiter cancers, sida ou même ralentir le vieillissement.La législation algérienne est claire, les charlatans sont passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 5 ans (article 372 du code pénal).

La phytothérapie reste donc une bonne alternative pour ceux qui éprouvent une certaine méfiance envers la médication moderne ou souffrent d’une allergie à un composant synthétique.

Karine Aït Younes

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