LIBERTÉ ET PAIX POUR TOUS

LIBERTÉ ET PAIX POUR TOUS

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Le 8 mai voilà une date mémorable qui coïncide avec deux luttes, deux combats, mais deux réalités différentes, un pays a  fêté la liberté, la démocratie  et  l’autre  s’est rappelé le génocide commis par la France ce 8 mai 1945 où des milliers d’algériens ont été tué à Sétif, Kharata et Guelma. Pour rappel 45 000 victimes tombées sous les balles de l’armée française; une  manifestation qui  se transforme en drame. Des  actions d’une extrême brutalité, alors que de l’autre côté de la méditerranée on vient de se débarrasser du nazisme et célébrer la victoire. Comment  peut–on lutter pour sa propre  liberté, refuser l’oppression du  nazisme et faire subir la même violence aux autres en les empêchant d’être libre et souverains sur leur propre terre ? La Seconde Guerre mondiale à laquelle les algériens ont largement pris part aux côtés des alliés a changé la donne. Croyant qu’ils sont désormais en position de faire appliquer en Algérie le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les algériens  manifestent. La France coloniale ne le perçoit pas de cette manière et sa réponse devient violente aux premiers sursauts d’un pays qui recherche dans un premier temps, un simple accord, en le montrant amplement. Des décennies sont passées, des pas ont été faits vers l’apaisement, mais la réconciliation reste à achever. Le 19 avril 2015, pour la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie un membre du gouvernement Français chargé des anciens combattants, s’inscrit dans cette pénible approche pour les deux pays et s’associe à la commémoration. Ce jour-là Jean-Marc Todeschini s’incline devant le Mausolée à la mémoire de la première victime de la répression du 8 mai 1945, Saal Bouzid. Ici les mots pèsent lourd et pour cela  aucun  discours officiel n’est prononcé.

Le secrétaire d’Etat se contentera de signer le livre d’or du musée de la ville en écrivant ceci: « En me rendant à Sétif, je dis la reconnaissance par la France des souffrances endurées et rend hommage aux victimes algériennes», il  appelle Français et Algériens, « au nom de la mémoire partagée par nos deux pays à continuer d’avancer ensemble vers ce qui les réunit». Le rééquilibrage voulu par le président François Hollande se concrétise à pas mesurés. Certes  pendant son quinquennat les choses ont bougés, mais pas assez vite, car les plaies ne sont pas vraiment cicatrisées d’autant plus qu’Emmanuel Macron lors de sa visite Alger en novembre 2016 durant la campagne présidentielle, reconnait qu’en Algérie il y a eu torture  et il prononce dans son discours « c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. » Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers qui nous avons commis ces gestes et qu’il ne faut pas balayer tout ce passé. En finissant avec  cette jolie formule : « la France a installé les droits de l’homme en Algérie. Simplement elle a oublié de les lire.» Est-ce une utopie ou réalité ? Souvenons-nous : la prononciation de cette vérité sortant de sa bouche à fait un tollé en France pendant plusieurs jours, à tel point  qu’en tournée  dans le sud de la France, il fut interpellé et acculé  par des anciens de l’OAS et le voilà faisant marche arrière, s’excusant auprès de ceux-là, ce qui veut dire que la France n’est pas encore  prête de reconnaître une  fois pour toute ses crimes. la France a installé les droits de l’homme en Algérie. Elle a oublié de les lire

Un bon ramadan à tous les musulmans !

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