« L’heure des choix : Paix, Déportation et Unité des nations arabes...

« L’heure des choix : Paix, Déportation et Unité des nations arabes »

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Trump reçoit le Roi de la Jordanie
Trump reçoit le Roi de la Jordanie

Dans une logique implacable, faisant fi des valeurs traditionnelles qui ont forgé l’élément constitutionnel des États-Unis, le président fraîchement élu, Donald Trump, ne cesse de courtiser les provocations jusqu’à éteindre toutes les velléités de paix qui pourraient émerger dans l’esprit des peuples.

 

Il est loin ce temps où Bill Clinton recevait les deux leaders palestiniens et israéliens sur fond de guerre, pour étayer et harmoniser, ne serait-ce qu’un instant, l’idée d’une paix durable. Le jeu de chaises musicales auquel le président américain entend faire sa danse veut obliger des États déjà en difficulté à accueillir des Palestiniens déportés. Oui, déportés, c’est bien le mot, vous avez bien lu.

Les Égyptiens et Jordaniens, sous peine de voir leurs contributions américaines disparaître, sont mis au pied du mur : accepter la déportation d’un peuple ou faire des concessions à leur amour-propre en rejetant cette proposition infâme. Les prochaines heures seront synonymes de regrets pour les uns et d’avilissement pour les autres. D’un côté, un peuple fier qui ne bougera pas d’un pouce ; de l’autre, des nations prises en étau par cette machine infernale du pouvoir. Mais si, d’aventure, le roi Abdallah de Jordanie et le président Sissi venaient à plier le genou, que leur arrivera-t-il dans un avenir proche, lorsque les Américains et Israéliens voudront les dépouiller d’une partie de leur territoire ? Ils ne pourront que constater leur infortune et leur déni de leurs propres réalités, celui d’avoir été faibles et en manque d’inspiration. Ils devront se rendre à l’évidence qu’ils ont été floués et que ce monde n’était pas le leur, car rien ne demeure dans ce monde. Nous sommes tous de passage et peut-être l’ont-ils oublié.Nelson Mandela a dit un jour : “Lorsque vous luttez pour la liberté, vous ne pouvez jamais dire que vous avez échoué, car la liberté n’a pas de prix.” C’est dans cette optique que le monde arabe doit s’unir, plus que jamais, et ne pas abandonner le peuple palestinien.

Une marée humaine qui rejoint le Nord de Gaza

 

Nous avons été divisés trop longtemps, accaparés par cette utopique relation avec l’Occident, obnubilés par le succès, l’émergence du savoir et l’idée de prospérité à l’occidentale, tout en oubliant nos valeurs et notre morale. Nous sommes devenus des utopistes à notre tour, alors que les richesses, le progrès et le modernisme sont des atouts que nous possédons. Ne serait-il pas temps de reconsidérer cet état de choses et cette course folle vers le néant pour refonder une dynamique qui pourrait courtiser tous les ambassadeurs, oublier nos querelles et nos dissensions, pour nous établir en État libre ?Qui pourrait accepter ce sort réservé demain aux Palestiniens ? Ceux-ci ne sont qu’un enjeu dans une approche systémique voulue par des cerveaux en faillite. Songez que derrière ce plan, si l’absurde venait à se concrétiser, d’autres pays arabes pourraient se voir disparaître. À l’aube de cette dimension lugubre, qui a vu la Palestine plonger dans les affres de l’angoisse, Ben Gourion disait cette phrase lourde de sens : “Lorsque nous avons frappé la Palestine, nous nous attendions à une riposte, mais rien n’arriva, alors nous avons compris que nous pouvions continuer.” L’histoire est un miroir cruel, et ces paroles, prononcées par l’un des architectes de la Nakba, résonnent aujourd’hui comme un avertissement.Il est urgent de repenser la légitimité des pays arabes et de faire émerger un ordre nouveau. Sans cela, nous risquons de nous retrouver dans un futur dystopique, tel un scénario de science-fiction, comme dans Star Wars, où un empereur prêt à tout pour dominer le monde le mène à son extinction. Nous avons déjà connu cela par le passé, et l’ironie du sort, c’est que ce dictateur fou qu’était Hitler voulait déporter tous les Juifs à Madagascar. Le monde a dit non, et la suite, nous la connaissons.Yitzhak Rabin, dans ses derniers mots avant son assassinat, affirmait : “La paix n’est pas un rêve impossible, c’est une réalité que nous devons poursuivre avec ténacité.” Force est de constater que le monde arabe détient la clé de la solution, à condition de délaisser l’ego et d’avancer dans cette perspective. Peut-être, après tout, que Donald Trump sera cet homme, celui qui, en divisant pour mieux régner, incitera les pays musulmans à s’unir pour la première fois, pour sauver un peuple, mais aussi pour se sauver eux-mêmes.

Nabil Khalfaoui 

 

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