En partant du principe que chaque peuple a le gouvernement qu’il mérite, le régime républicain a été matérialisé par le processus électoral des présidentielles du 12 Décembre 2019. Cependant, des opposants politiques versent dans la mystification et le charlatanisme, en invoquant ‘’la majorité silencieuse ‘’, la substitution du peuple qui a manifesté le 22 février 2019 par le peuple qui a voté le 12 décembre 2019, et en remettant en cause les responsabilités qu’assume le peuple à la veille de chaque échéance électorale présidentielle.
Or, il convient à ces pseudos opposants de réexaminer les catégories de minorité et de majorité dans la cadre de la contestation populaire qui a marquée l’année 2019, car seul le terrain importe. N’en déplaise aux aventuristes, la situation d’un pays est le résultat d’un rapport de forces politiques du moment. Le peuple a pris son destin collectif en main, en réitérant son soutien au principe de l’élection présidentielle. Le peuple est souverain et a toujours l’occasion de s’exprimer, lorsque les enjeux sont décisifs, comme par exemple, le sursaut historique du 22 février 2019, où le peuple a exprimé ses aspirations pour l’édification de l’Algérie nouvelle. De l’aveu même du conseil constitutionnel, il a été rendu impossible la tenue de l’élection présidentielle du 18 Avril et du 4 Juillet 2019.Six mois plus tard, environ, le même conseil constitutionnel a proclamé les résultats de l’élection présidentielle du 12 Décembre 2019.
De même, le meilleur outil politique permettant de promouvoir l’alternance du pouvoir est de respecter autant le choix des votants que celui des non votants. De ce fait, la volonté du peuple pour le changement est inébranlable et se concrétise : le refus du 5 ième mandat de l’ex-chef d’Etat Bouteflika, le report et l’acceptation du processus électoral des présidentielles sont les signes de la conscience du peuple. En outre, l’initiative proposée par le Forum Civil Pour le Changement (FCPC) pour engager un dialogue national dès le mois de Juillet 2019 a été marqué par les procès d’intention, les remises en cause et les accusations de trahison politique.
En effet, être appelé à devenir ministre peut être irrésistible pour un opposant, et les exemples en la matière ne manquent pas. Paradoxalement, l’article 63 de la constitution de 2016 sur l’accès à certaines fonctions supérieures de l’Etat pour les personnes détenteurs de deux ou plusieurs nationalités, permet de lever l’ambigüité sur l’opportunisme politique, en conditionnant le renoncement d’une ou plusieurs nationalités en échange d’un poste ministériel.

Pour paraphraser un politologue, on peut être plus royaliste que le roi mais on ne peut être plus révolutionnaire que le peuple. C’est le peuple qui est le plus apte à approuver l’impact de la politique gouvernementale sur le pouvoir d’achat ainsi que sur d’autres sujets. Il appartient au peuple, source de tout pouvoir, de trancher la question de l’avenir du pays.
Benteboula Mohamed-Salah. Géographe
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