Kaddour Haddadi : « Neapolis, bienvenue en terre occupée »

Kaddour Haddadi : « Neapolis, bienvenue en terre occupée »

2037

Neapolis, bienvenue en terre occupée. Éditions Riveneuve. 203 p. 10 €.

Neapolis. Le nom renvoie à une histoire ancienne, à une région du monde à la fois mythique et mystique. Il s’agit là d’un roman qui porte une dimension historique profonde, subtile et documentée, dont l’objectif est de stimuler la curiosité du lecteur. Kaddour Haddadi nous plonge dans la réalité d’un pays que l’on ne nomme pas, un territoire emmuré auquel on ne peut accéder que très difficilement. Derrière ce mur, une population que l’on ne voit pas, que l’on n’entend pas, qui ne parle ni ne témoigne et sur laquelle il est dit, imaginé, mille et un fantasmes, mille et une fables. Une population sur laquelle on peut dire ce que l’on veut. L’occupant, le geôlier de ce peuple, est incarné par le personnage principal. Celui-ci alimente les dires, les préjugés sur cette population incarcérée qu’il imagine être un nid à terroristes, une vermine sanguinaire qu’il est normal d’emprisonner pour les crimes qu’elle a commis. Mais un jour, ce geôlier se réveille derrière ce mur, frappé d’une amnésie, il découvre un pays, un peuple…
Nous vivrons cette fois l’histoire à travers un regard et un esprit neufs, un tournant dans le livre qui abat minutieusement chaque préjugé, chaque ignominie, contés de l’autre côté du mur, du côté du monde qui se dit et qui se croit civilisé, en sécurité. Kaddour Haddadi confie que les premières lignes de ce deuxième roman virent le jour en 2007 lors de son premier voyage en Palestine, à Naplouse plus précisément. Lorsqu’il fut témoin d’une scène qui l’a profondément marqué et qu’il s’est empressé de poser sur le papier.
Il ne lui restait plus qu’à trouver une destiné à ces quelques lignes et c’est après avoir laisser mûrir l’idée qu’il laissa éclore ce beau roman. Une belle réussite, l’oeuvre d’un artiste accompli.

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