Natif d’Alep, de père Algérien et de mère syrienne, l’artiste Fadi Tolbi n’hésite pas à innover en mélangeant les genres musicaux. Son père poète et globe-trotter, s’est installé aux Émirats arabes unis où le petit Fadi a fait sa scolarité et a obtenu une maîtrise en administration des affaires de l’université de Sharjah. En parallèle, il a appris le solfège, et s’est intéressé dès son jeune âge au chant religieux (Inchad). Avec son premier album « Mounadjat » (Les soliloques), il se confirme comme artiste au double talent : compositeur et interprète. Fadi se confie à SALAMA, et livre les ingrédients de sa musique algéro-orientale.
SALAMA : Vous êtes un chanteur engagé, avez-vous le sentiment d’avoir une mission à remplir par le biais de la musique ?
Fadi Tolbi. Engagé, oui. J’essaie de perpétuer la chanson à textes dans notre société, et faire connaitre le dialecte algérien dans le monde arabe à travers la chanson.
Justement, vous confirmez votre algérianité dans votre dernier clip intitulé « Djazaïri », comment l’idée vous est venue ?
F.T. C’est simple, mon objectif était de faire connaitre l’identité algérienne mal comprise ou méconnue chez nos frères arabes. Le clip « Djazaïri » » se veut une pièce d’identité où l’Algérien se définit comme un individu digne, généreux, rebel et épris de justice. Faussement accusé d’avoir la tête dure, il a forgé ce caractère à travers sa lutte dure contre le colonialisme et son immense sacrifice pour la liberté.
Vous êtes passé de la chanson religieuse à la chanson engagée, y a-t-il une différence entre les deux ?
F.T. Non, je ne suis pas passé de l’une à l’autre, j’ai développé mon style avec de nouveaux arrangements musicaux et une interprétation innovée, j’introduis toujours les nouvelles technologies du son et de l’instrument pour s’adapter à nouvelle ère musicale. Bref, présenter le meilleur produit possible.

Dans votre dernier tube « Djazaïri », vous optez clairement pour une musique rythmée destinée à une jeunesse branchée, selon le cachet de la chanson, voire une mutation vers un nouveau style…
F.T. C’est voulu, c’est étudié, j’ai utilisé des instruments de musique variés afin de capter mon jeune public algérien, l’inviter à écouter les paroles et apprécier les sonorités recherchées.
Vous voulez conquérir le monde arabe, alors que vous pariez sur le public algérien qu’il soit en Algérie où à l’étranger, n’y a-t-il vraiment pas de risque ?
F.T. Le public Algérien m’a toujours soutenu dans ma carrière artistique, son admiration et ses encouragements m’étaient d’un apport capital dans la création. Quoi qu’il en soit, je vise aussi l’universel, car mon art véhicule des valeurs humanistes et universelles.
*SALAMA Comment pouvez-vous exploiter le riche patrimoine Algérien dans la musique moderne ?
F.T. Il est tout à fait possible de moderniser les chansons du terroir avec des arrangements modernes, en usant de la technologie à notre portée en ce moment.
*SALAMA Quels sont vos projets ?
FT : A l’avenir, j’ai des projets en commun avec des artistes universels de différentes nationalités, afin que mon message atteigne tous les coins du monde. Je révélerai les détails prochainement.
Prospos receuillis par Lyna Bouacha