Face aux walis, Tebboune opte pour mode de communication émouvant

Face aux walis, Tebboune opte pour mode de communication émouvant

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Si on venait à demander à un quelconque présent à la rencontre Gouvernement-walis de résumer l’événement en un mot, il aurait certainement employé « émouvant ». Et ça serait à raison : le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, y a prononcé un discours, à bien des égards, touchant et – fait inattendu – il a « osé » bousculer les protocoles et les règles jusque-là en vigueur, ce que les officiels algériens ont cessé depuis longtemps de faire.

En fait, la présence du président de la République à la rencontre est, en elle-même, une nouveauté, puisque, de par le passé, c’était le ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales – au plus le Premier ministre – qui s’en occupait. Et Tebboune ne se contentera pas d’un discours protocolaire annonçant l’ouverture des travaux et souhaitant de la « réussite » aux participants, mais il fera un discours fleuve où les grandes questions  de l’heure seront abordées. Et comme lui-même venait de le faire, il a sommé les walis de « rompre avec les anciennes et vieilles pratiques pour rétablir la confiance entre le  citoyen et les institutions ».

« Les visites sur le terrain devraient être consacrées seulement à résoudre les problèmes des citoyens, et non pas aux apparences », dira un Tebboune visiblement décidé à donner une nouvelle image du commis de l’État.

Les larmes du Premier ministre

Dans le même ordre d’idées, Tebboune mettra  l’accent sur la nécessité de bannir le rituel des « zardats ». Et, comme pour donner des couleurs à ses mots, il interrompt son discours et invitent les présents à regarder un reportage réalisé par le service de presse de la Présidence. Les images, « ramassées » dans les quatre coins du pays, sont, le moins que l’on puisse dire, choquantes : routes dans un état chaotique, bidonvilles, un père de famille qui crie de désespoir, une jeune tordue de faim… Pour un pays où même la presse publique est habituée à ne montrer que des drapeaux neufs, des ruelles fraîchement peintes, des enfants bien habillés pour les visites officielles…, autant parler d’un virage à 180 degrés dans le mode de communication présidentielle.

« Je pense que les scènes que nous venons de voir se passent de commentaire », dira Tebboune. Et d’ajouter : « c’est ce qu’on appelle les zones d’ombre ou les zones oubliées. C’est mettre la poussière sous le tapis : nous maquillons les grandes villes et nous y construisons des routes tandis que certains de nos concitoyens vivent dans des conditions d’avant 1962 ». On ne peut pas dire que le Président ait raté son « coup » : même le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, n’a pas pu retenir ses larmes face à ce rapport levant le voile sur la souffrance des Algériens vivant dans les zones les plus reculées du pays. On vous l’avait dit : c’était émouvant !

H. F.

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