Après le Covid 19, que se passera-t-il demain?

Après le Covid 19, que se passera-t-il demain?

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A travers l’histoire, les philosophes, les écrivains et les intellectuels en général se sont intéressés à l’essence de l’Homme, s’interrogeant sur sa capacité à évoluer, à s’améliorer ou au contraire à se pervertir à l’épreuve des crises, des guerres et au fil des périodes glorieuses. Aujourd’hui, tous les observateurs s’accordent à qualifier la pandémie de Coronavirus qui touche la planète de “choc”, de “traumatisme majeur”, certes pénible, mais en quelque sorte nécessaire pour éveiller les consciences et souligner l’urgence d’entreprendre des réformes substantielles passé l’effet de sidération. La géopolitique du coronavirus décrypte les conséquences géostratégiques,  du moment sans précédent que nous traversons. (Autant de questions de fond auxquelles Pascal Boniface apporte des réponses, proposant des analyses éclairantes dans  un essai, pour appréhender le « monde d’après ».)Est-ce la fin du modèle occidental ? Y a-t-il encore un monde occidental ? La Chine est-elle la grande gagnante de cette crise ? Le COVID-19 a-t-il accéléré le piège de Thucydide ? Comment s’en sort l’Europe? En est-ce fini de la mondialisation ? Quel équilibre entre liberté et sécurité ? Va-t-on vers un contrôle plus étroit des peuples au nom des impératifs sanitaires?  Se dirige-t-on vers un monde plus multilatéral ou vers une profusion des unilatéralismes ? Les leçons de la crise vont-elles être tirées ?  La prise de conscience est-elle suffisante pour faire émerger un nouveau monde ? Ou l’humanité reprendra-t-elle son cours normal dès que la situation s’arrangera?  “Le Covid-19 illustre bien le concept de la globalisation. Sans aucune distinction, elle peut toucher tout le monde, les pays développés comme les moins développés, les riches comme les moins, le choc provoqué par cette pandémie provient de l’effet surprise, de son extension et des remises en cause de plusieurs certitudes et modes de vie considérés comme acquis et bien maîtrisés à la faveur des prouesses financières, scientifiques, technologiques, numériques, médicales et organisationnelles qui forment ce qu’on appelle les écosystèmes et les chaînes de valeur de la mondialisation. Le Covid-19 aurait ainsi sonné le glas d’un modèle politique, économique, sociétal et culturel qui a atteint ses limites.  La crise sanitaire a suscité un tel choc dans les opinions publiques que nombre de commentateurs émettent l’hypothèse que plus rien ne sera comme avant. Une remise en cause s’impose donc. L’Humanité serait-elle aux portes d’une nouvelle ère “post-coronavirus” ? Ce  monde nouveau était là bien avant la crise du coronavirus. La Covid-19 ne serait qu’un signe d’un ensemble de faits et d’événements révélateurs du “dérèglement” du monde actuel. « Souvenons-nous des différents mouvements de révolte de l’an dernier et jusqu’au mois de février 2020,  notamment en France les gilets jaunes, les manifestations en Algérie, en Irak, soudan , Hong Kong  au Chili   en Afrique etc. , ainsi que des bouleversements géopolitiques de ces dernières années comme l’élection  de  Trump, le Brexit, la montée des populismes en Europe… la Palestine, le Sahara occidental, sans oublier les guerres » Tous ces événements traduisent un changement profond dans les rapports de force et surtout, la remise en cause d’un modèle en crise. L’Homme serait-il  capable de  saisir l’opportunité pour réviser son comportement  et tirer les leçons de cette crise ou resterait-il un  perpétuel égoïste ?  Si certains politiques peuvent avoir la mémoire courte, l’Homme, en tant qu’espèce, se remémora longtemps de cet épisode unique.  Tout est stocké dans l’inconscient, aussi bien individuel que collectif. Cela se transmet  forcément de génération en génération. « Tous ces supports de mémoire se chargent de nous transmettre notre héritage fait de joies et de malheurs ». Quant au discours pseudo-écologiste qui surfe sur cette crise, il me  semble  utile de rappeler que si le retour des poissons dans les eaux de Venise  paraît sympathique, le retour des travailleurs dans leurs boxes ou leurs usines après la crise  serait  beaucoup moins. Des politiques oublieux et entêtés, des hommes obstinés absorbés par le rythme quotidien, des ultra-écologistes en dehors  de la réalité… du coup  de qui donc doit venir le salut ? Au final, le “choc” du coronavirus n’aura été qu’une petite secousse sans effet sur le cours normal – ou plutôt anormal- de l’Humanité ?Peut-on  croire à « l’émergence d’un nouvel ordre mondial » post-Covid-19, la pandémie actuelle poussera, du moins, à une remise en question du système mondial et du capitalisme » effréné » probablement l’émergence d’une culture politique de défiance, de dénonciation, de contestation et de troubles qui remettra en cause la surcharge de la mondialisation financière spéculative, exaltée et ultralibérale  néanmoins  « la conscience individuelle et la conscience collective, aussi indispensables soient-elles, ne suffisent pas à elles seules pour faire face à l’immense puissance des centres financiers qui dirigent le monde et dictent les règles et les normes». Le changement doit venir des scientifiques, des intellectuels, des travailleurs et des artistes. Ils sont les ponts qui nous projettent dans l’avenir. Les industriels, les banquiers, les promoteurs, les patrons doivent se le dire: un monde est fini et un autre émerge, dans lequel la justice et la modération, la paix, l’harmonie et vivre ensemble  doivent prendre le dessus sur l’argent et le pouvoir qui ont montré leurs limites.

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