Algérie : pour une loi sur l’exclusion des franc-maçons de la fonction publique

Algérie : pour une loi sur l’exclusion des franc-maçons de la fonction publique

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La franc-maçonnerie captive, complote. Le dossier de la franc-maçonnerie fait florès dans la presse. Le débat sur l’interdiction des francs-maçons d’accéder au gouvernement italien continue à faire couler beaucoup d’encre.

Pour bon nombre d’observateurs, la franc -maçonnerie reste une vraie énigme. Bien que l’analyse soit l’étude des forces politiques en jeu, la franc-maçonnerie apparait comme un lieu de pouvoir occulte, dont il ne faut pas sous-estimer la profondeur de son enracinement historique.

Organisation mondiale fermée dont les adhérents qui se reconnaissent à des signes, en possèdent seuls le secret, en appuyant leurs déclarations d’un serment, le secret maçonnique alimente l’idée d’une conspiration qui cible le pays et l’outil d’influence dans les décisions judicaires et politiques.

Depuis sa création au 17 ième siècle, l’inflation des théories du complot reposent sur la méfiance d’une partie du peuple envers les membres de la franc-maçonnerie. Affirmant sa détermination à promouvoir le progrès social et intellectuel de l’humanité, la franc-maçonnerie demeure trop opaque sur ses activités dites humanistes. Sur ce point, les observateurs soulignent d’une part que l’appartenance à cette secte est l’expression d’une loyauté qui l’emporte sur celle de la patrie et d’autre part que l’exercice de la liberté de conscience sert de prétexte pour porter atteinte à la morale et aux libertés fondamentaux d’autrui.

La problématique du secret est au cœur de la pratique du pouvoir maçonnique. Le culte du secret est le paravent qui permet aux réseaux de contrevenir aux valeurs républicaines et aux principes démocratiques, car le défi de la transparence de la vie politique est de recentrer l’intérêt général au premier plan : renouer le lien entre les citoyens et l’administration publique.

De mon point de vue, le secret d’appartenance à une organisation fermée n’a pas sa place dans l’action publique. D’où les questions suivantes : enveloppé dans la discrétion, est-il concevable qu’un franc-maçon puisse accéder à des postes au sein des institutions de la République ? Comment faut- il interpréter la lettre encyclique de sa sainteté le pape Léon XIII condamnant le relativisme philosophique et moral de la franc-maçonnerie, du 20 Avril 1884 ? Que faut-il retenir de la déclaration du Vatican sur l’incompatibilité entre l’appartenance à l’église et la franc-maçonnerie de 1983 ? Quel avenir pour les franc-maçons dans la transition démocratique  en Algérie?

Le futur gouvernement d’union nationale devra lancer le chantier d’une loi sur la transparence de l’activité politique et sur la préservation de l’unité nationale loin du sectarisme. Il s’agit d’introduire dans la nouvelle constitution un article qui interdit le recrutement des francs-maçons à la fonction publique (Une déclaration écrite sur la non –appartenance à la franc-maçonnerie). L’objectif est bâtir une république exemplaire qui ne reconnait que la communauté nationale et non une nation de communautés.

Benteboula Mohamed-Salah .

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