Aux côtés d’une start-up californienne, l’avionneur européen planche sur un détecteur d’explosifs mais aussi de coronavirus, conçu grâce aux biotechnologies
Ça ressemble à des caméras que l’on peut trouver aujourd’hui dans les bus des grandes métropoles du monde entier. Mais la technologie embarquée dans ce petit dôme en forme de hublot rebondi pourrait bien révolutionner demain la sûreté aérienne.
D’ici peu, il devrait pouvoir détecter le moindre passager voulant embarquer avec des explosifs. Et demain, dans le même esprit, renifler une nouvelle menace : celle du coronavirus, et éviter ainsi de se retrouver confiné dans la cabine d’un avion avec un malade qui pourrait contaminer les autres voyageurs.
C’est en tout cas l’espoir d’Airbus et de la start-up californienne Koniku, dans laquelle l’avionneur européen a investi il y a quelques années avec l’objectif de mettre au point une technologie pour contrer les risques d’attentat. A l’heure où la pandémie de Covid-19 met à mal tout le secteur aérien, cette solution liée aux biotechnologies pourrait être un facteur pour redonner confiance aux passagers et assurer la sécurité aérienne des compagnies et aéroport.
Inspiré des sens olfactifs des animaux
« Nous nous inspirons des sens olfactifs des animaux, par exemple les chiens, qui peuvent détecter certaines molécules notamment celles composant les explosifs ou drogues. Les chercheurs ont modifié et adapté génétiquement ces cellules pour reproduire leur mode de détection des molécules recherchées »,a indiqué Matthieu Duvelleroy, un des porte-paroles d’Airbus.
Au-delà de la technologie électronique classique ou d’une caméra, ce dispositif fonctionne donc grâce à des protéines encapsulées qui vont réagir à la présence de telle ou telle molécule libérée par le passage d’une personne. Et permettre ainsi de donner l’alarme.
Alors qu’il a fait ses preuves en version miniaturisée, et en moins de dix secondes, il doit être testé grandeur nature, dans les conditions d’un aéroport, d’ici à l’automne pour « renifler » des explosifs.
Et au cours des prochains mois, il va être reprogrammé pour que ses récepteurs génétiquement modifiés puissent détecter le coronavirus, en s’inspirant de la formation en cours de certains chiens pour repérer les malades du Covid-19. Et demain de tout autre nouveau virus qui verrait le jour. Ce système pourrait être installé à l’entrée des avions ou dès l’embarquement, au sein de l’aérogare.
B.C