Portrait Loucif Hamani: « Un tigre » sur le ring !

Portrait Loucif Hamani: « Un tigre » sur le ring !

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Il a été, et reste toujours, l’un des meilleurs boxeurs algériens de tous les temps. Depuis sa retraite sportive, aucun autre boxeur algérien n’a pu égaler sa classe, son punch et ses titres. Redoutable sur le ring, « le tigre » de l’Algérie est dans la vie de tous les jours d’une gentillesse hors du commun et d’une délicatesse sans pareille.

Loucif Hamani. Le nom à lui seul fait sursauter les connaisseurs d’hier et d’aujourd’hui. Le milieu de la boxe en Algérie, et ailleurs, reconnait en lui un sportif complet et un boxeur de grande classe. Toute une génération a eu à vivre ses grands exploits. 
Ce bel athlète aux traits kabyles, est né il y a 66 ans dans le petit village d’Igoufaf dans la commune d’Aït Yahia en Grande Kabylie. Il vivra une enfance comme tout enfant algérien de l’époque. Adolescent, il réalise un parcours sportif national très remarqué qui le propulse en 1976 aux premières portes de la réussite. En cette année mémorable, il monte discrètement sur le ring à Paris et bat Emile Griffit. Quelques mois plus tard, il est sacré champion d’Afrique des super welters gagné avec brio contre Sea Robinson. Il a 26 ans. Il défendra ce titre, et le gagnera à nouveau devant Simon Bereck Rifoey en octobre 1977.  Il il a 27 ans.
En cinq ans, il brûle les étapes et devient l’un des boxeurs les plus en vue dans sa catégorie. En Afrique, il est au plus haut du podium et son nom résonne déjà sur les rings du monde entier. Sa carrière prend des dimensions que lui même n’arrive pas à contenir. Mais le champion est resté humble, modeste et la tête sur les épaules.
Loucif Hamani sillonne le monde, un combat par là, une invitation de marque par ci. Il est côtoyé approché, il devient célèbre. Mais c’est une étoile qui brille à ses côtés qui le guide depuis qu’il était tout petit, en fait depuis sa naissance. Sa mère.
La tendre mère était toujours là pour lui comme toutes les mères, mais quand il se lance dans sa carrière de sportif, elle a été là aussi et de fort belle manière. Le champion, sa maman avec sa robe kabyle, des images qui ont fait le tour du monde. Cette mère aimante s’est agrippée à son Loucif tout comme il le faisait lui quand il était tout bébé.
Elle était toujours là, présente lors de ses entraînements et lors de ses combats. D’ailleurs, elle n’a jamais raté une seule de ses montées sur le ring. Maman Hamani au visage angélique et au grand sourire, a toujours porté chance au champion de l’Algérie. « C’est mon porte bonheur » répétait-il souvent après chaque combat en la faisant monter sur le ring et la serrer dans ses bras. Quand il perd son combat, le 16 février 1980 dans l’Etat de Maine, aux USA contre Marvin Hagler, elle était là pour le soutenir et le consoler. Il a pleuré et elle, elle lui a essuyé ses larmes. Depuis 2012, année de sa disparition, Loucif ne cesse de se confier : « elle me manque terriblement ».

La carrière du grand boxeur algérien des années 70 et 80, devenu champion grâce à son punch et ses esquives a comme un goût d’inachevé. Après 163 combats (3 défaites seulement), le champion quitte le ring à l’âge de 33 ans sur la pointe des pieds et disparaît de la scène sportive. Il aurait pu faire profiter de son expérience et son savoir faire les jeunes boxeurs. Depuis sa retraite qui remonte à loin, rien de cela n’est arrivé et pourtant le champion d’hier a toujours assuré : « Je suis prêt à me donner corps et âme pour la formation des jeunes ». Sa proposition est restée lettre morte toutes ses années.
En 2005, quand il reçoit « Le Gant d’or d’Afrique » en reconnaissance pour l’ensemble de sa carrière, l’idée d’un jubilé pour le champion s’est faite sentir. Plus de dix ans après, et bien que quelques voix réclament toujours cet hommage, les oreilles des officiels restent sourdes.

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