23ème Salon international du livre d’Alger: Une totale réussite

23ème Salon international du livre d’Alger: Une totale réussite

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Le rideau s’est refermé le 10 novembre dernier  2018, sur la 23 éme édition du Salon international du livre sur un ton de satisfaction certain.

Pour cette édition 2018, l’affluence a été au rendez-vous avec une augmentation du nombre de visiteurs. En effet, plus de 2,3 millions de visiteurs a été enregistré à la clôture du Sila. Lors d’une conférence de presse, tenue au niveau du pavillon G de la Safex des Pins Maritimes à Alger, le commissaire du salon international du livre d’Alger Hamidou Messaouadi  a salué le pré-bilan  2018. D’emblée, il  indique que pour la journée  fériée du 1er novembre-coïncidant avec  la célébration du déclenchement de la révolution algérienne- a enregistré une moyenne de 630.000 visiteurs. Le lendemain, soit le vendredi 2 novembre le nombre des visiteurs a dépassé la barre de 300.000 visiteurs. Pour le conférencier  cette fréquentation témoigne de  la réussite de ce rendez-vous livresque. Un rendez-vous qui ambitionne de faire encore dans la qualité au courant des prochaines éditions.

Le salon international du livre d’Alger a permis à prés de 1018 maisons d’éditions de présenter 300.000 titres. Cependant le conférencier  rappelle que le stand de l’éditeur iranien Dar Al Beyt a été fermé pour des considérations légales et objectives.  L’éditeur en question  n’a pas payé les charges de son stand. De même qu’il  a délégué un commerçant algérien pour présenter son stand, alors que celui-ci n’a aucun lien avec le livre ou l’édition.  Mieux encore, la commission de lecture a remis à cet éditeur  une liste de cinq ouvrages indésirables au Salon. Mais  les livres en question ont tout de même été exposés au niveau de ce stand.

Le commissaire du Sila est revenu sur la polémique ayant trait aux éditions algériennes Koukou.  Le directeur de cette maison d’édition Arezki Aït Larbi  avait décrié à la presse nationale  une tentative de censure de deux de ses ouvrages au niveau de son stand. Il s’agit de, «Democtatoria» de Mokrane Aït Larbi, et «Les derniers jours de Muhammad», de Hela Ouardi.  Hamidou Messaouadi s’en défend en affirmant : «Nous  n’avons jamais censuré cet éditeur. Le délai final de la remise de la liste des ouvrages qui devaient être exposés est fixé au 31 juillet. La commission de lecture a trouvé des ouvrages qui n’étaient pas dans la liste envoyée par l’éditeur. Malgré cela, les livres n’ont pas été retirés. La commission a fait des observations orales. Il n’y a pas eu de censure ». Et d’ajouter : «  Aucun livre édité en Algérie par un éditeur algérien n’a été retiré du salon. Il y a eu des réserves sur un livre du penseur syrien Mohamed Shahrour  exposé par un éditeur libanais, mais le ministre de la Culture a intervenu pour que l’ouvrage soit de nouveau exposé ».

Toujours selon notre interlocuteur  que si l’année dernière 130 titres ont été retirés, cette année seulement 55 titres ont été retirés du Sila et ce, pour non respect de l’article 8 de la loi sur le livre de 2015. Pour rappel l’article en question  interdit l’exposition d’ouvrages qui glorifient le terrorisme, incitent à la division et à la discrimination, qui encouragent le racisme ou qui portent atteinte aux bonnes mœurs. Ainsi 8 titres traitant de la sorcellerie et de la magie noire ont été retirés  par la commission de lecture du Sila.

Concernant les prix  des ouvrages proposés, Hamidou Messaouadi a estimé que le staff du commissariat n’est  pas concerné par ce volet, cependant en sa qualité du directeur général des éditions ENAG, il estime qu’il préfère vendre 1 000 exemplaires avec une petite marge de bénéfice que 100 livres avec une grosse marge.  «Plusieurs paramètres entrent dans le prix du livre, comme la dévalorisation du dinar par rapport aux autres monnaies. J’ai, en outre, remarqué que les prix des livres à ce salon étaient raisonnables. Certes, les ouvrages scientifiques, techniques, de médecine et les livres universitaires ont été plus chers que les autres, mais moins chers que dans une librairie» révèle t-il.

Il est important de souligner dans ce sillage que  la vente en gros est interdite  durant le Sila.  Priorité au grand public pour se ravitailler en livres, toutes disciplines confondues.

Revenant sur la participation de la forte délégation chinoise en qualité d’invité d’honneur, le conférencier note  la participation de  cinq écrivains notoires dont le récipiendaire du Prix Nobel de Littérature 2012.  En tout ce sont pas moins de 3 200 titres chinois qui ont été traduits en arabe, en français et en anglais. « L’affluence au stand chinois était très forte. Les chinois ont en été émerveillés. Certains titres en arabe et en anglais ont été vendus dès les premiers jours du salon. Des éditeurs algériens ont signé des conventions avec leurs homologues chinois pour des projets d’échanges dans les domaines de l’édition et de la traduction » note t-il. Au cours du salon international du livre d’Alger 2018, l’écrivain chinois Mo Yan et le cinéaste français Costa Gavras, ont été décoré de la médaille de l’Ordre du mérite national “Athir, décerné le président Bouteflika, en hommage à  leurs parcours.

De l’avis du commissaire du Sila,  le palais des expositions des Pins Maritimes reste un espace vétuste et inapproprié pour ce genre d’événement, dédié au livre. Cette édition 2018 a été entachée  par des désagréments dus aux eaux de pluie. «  Il y a eu, déplore t-il, quelques infiltrations d’eau dans pas mal de stands. C’est grave, nous avons honte de ce qui s’est produit, surtout  vis-à-vis de la Chine, qui est notre pays invité d’honneur, cette année.C’est grave. Nous ne savions plus comment parler à nos invités puisque les infiltrations ont été constatée au niveau du stand de la Chine, au pavillon central ».

En guise de conclusion, Hamidou Yahiaoui a annoncé que sous toutes réserves, la Jordanie sera l’invité d’honneur de l’édition 2019.

Maissane Nour

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